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Mamadou Dian Baldé, journaliste et éditorialiste décrit le président de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT) comme un homme aux abois, prêt au sacrifice ultime pour sauver sa peau. La preuve qu’un scandale en appelle un autre dans notre pays, même le Hadj n’échappe pas à l’appétit vorace des « faux dévots ».  Comme vous allez le découvrir dans cette chronique « croustillante »  de notre confrère. 

Talibé Barry: Bonjour  Mamadou Dian Baldé, dans votre chronique de cette semaine qui s’intitule « Antonio Souaré dans la fosse aux lions », vous décrivez un président de la FEGUIFOOT en difficulté qui tente de reprendre la main?  

Mamadou Dian Baldé : Le président de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT) est en train de faire des pieds et des mains pour s’extirper de la fosse aux lions dans laquelle il est tombé, après la débâcle du Syli national aux phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui a lieu en ce moment en Egypte. Pour se tirer de ce scandale les braies nettes, Mamadou Antonio Souaré a construit  sa défense sur la défausse. Et là c’est Paul Put et son staff qui trinquent. 

Paul Put a donc été éjecté de son poste sans ménagement, à la satisfaction de ses détracteurs, qui manœuvrent pour le jeter en pâture à l’opinion. On lui reproche entre autres de manquer d’éthique dans son travail, en rançonnant les cadres de l’équipe ainsi que certains membres du staff technique. C’est Antonio Souaré en personne qui a porté l’estocade contre le coach. Ibrahima Traoré, le capitaine du Syli viendra à son tour jouer les mouches du coche. En tentant d’enfoncer Paul Put par des révélations censées apporter de l’eau au moulin du président de la FEGUIFOOT. 

C’est à se demander si le capitaine du Syli avait besoin d’une telle sortie controversée. Lui qui, il faut le reconnaître, a été de ceux qui ont brillé, côté guinéen durant cette CAN. 

Surtout que l’entraineur sortant a démonté ces accusations, avec des arguments soutenus. A y voir de près, le cas Paul Put et compagnie n’est que l’arbre qui cache la forêt dans ce scandale.  C’est comme si l’on voulait cacher sous le boisseau la gestion des 80  milliards de francs guinéens déboursés par l’Etat, par le biais du département des Sports, pour le financement des frais de voyage et de séjour de la délégation guinéenne en Egypte. Chiffre qui donne le tournis dans un pays où les services publics sont mal rendus ou même inexistants.

Face à la levée de boucliers enregistrée dans l’opinion, à travers les réseaux sociaux, le  Premier ministre Kassory Fofana  a instruit d’auditer les finances du ministère des Sports. Une démarche destinée davantage à brouiller les pistes, qu’à répondre au principe de reddition des comptes. C’est du moins ce que pensent de nombreux citoyens, qui ne croient pas du tout à la volonté de ce gouvernement de moraliser l’administration publique.

C’est dire donc que les vagues de tempête qui s’abattent sur le monde du football guinéen sont loin de s’estomper. Ce malgré le limogeage du coach du Syli national et son staff par  la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT). Cette décision obéit à un classique qui voudrait que  ce soit l’entraineur qui en fasse les frais en cas de défaite. Des sanctions qui ne porteraient que sur du menu fretin.   

En attendant dans les milieux du cuir rond, c’est le bal des faux culs. Personne n’osant pointer ouvertement du doigt la gestion du président de la Fédération. Plutôt on s’organise en comité de soutien au niveau  des clubs, pour faire allégeance à M. Souaré. Même certains médias craignent de franchir la ligne jaune. Car avec Antonio, qui s’y frotte s’y pique.

Le grand ménage tant promis ne pourrait être finalement que de l’enfumage.   

Le sacrifice du bouc émissaire

Les sanctions intervenues au niveau de la FEGUIFOOT, dont le limogeage de Paul Put ne seraient pour vous qu’un moyen de déplacer le problème ? 

Vae victis. Comme il fallait s’y attendre, le coach Paul Put a fini par être remercié. Tout comme l’ensemble de son staff technique. C’est une aventure qui tourne mal. Et Paul Put doit certainement en avoir gros sur le cœur, en quittant la tête de la sélection guinéenne. 

Il l’a d’ailleurs fait savoir dans ses répliques à ses détracteurs qui  tentent de lui faire porter le chapeau de  la débâcle.  Mais le Belge refuse de servir de plastron à qui que ce soit dans cette affaire.

Pour sa défense, il  brandit des changes de sms qu’il a eus avec des membres du staff et certains cadres du Syli, comme  Derestame, dans lesquels ceux-ci reconnaissent n’avoir pas versé un kopeck au coach. Contrairement aux affabulations dont il fait l’objet.

Paul Put met au défi Antonio et Ibou de sortir les preuves de leurs allégations qu’il qualifie de mensongères.

D’ailleurs, dans le rapport du coach, il apparaîtrait clairement qu’un membre influent de l’institution toucherait une dîme de 10 %. L’opinion aimerait savoir de qui il s’agit. Mais pour le moment c’est l’omerta autour de ces révélations embarrassantes. 

On a préféré se débarrasser de l’entraineur et de couper certaines branches « pourries » au niveau de l’administration de la boîte, en rapport avec le dossier des U17. 

Certains observateurs pensent que cette logique du bouc émissaire n’est en réalité qu’un moyen pour le président de la FEGUIFOOT de déplacer le problème. Ce qui reste clair, c’est que malgré ces sanctions, Tony est en eaux troubles. Pour la simple raison que les Guinéens attendent plus de sa part. Suivez mon regard. 

Amadou Diaby, le Dr Frankeinstein de Antonio

 

Beaucoup s’attendaient à ce que des têtes tombent au sommet même de la Fédération, mais ce n’est pour le moment pas le cas. Pour vous Mamadou Dian, le vice-président c’est comme le Dr Frankeinstein de Antonio Souaré ?

Le vice-président de la FEGUIFOOT Amadou Diaby est celui qui cristallise le plus les critiques les plus virulentes dans ce scandale qui éclabousse la gestion du onze guinéen. Avec tout ce qu’on entend se dire autour du personnage,  c’est comme s’il était devenu désormais un boulet pour Antonio Souaré. Mais ceux qui parient sur sa chute devront encore ronger leurs freins.

Car à l’allure où vont les choses, il faut se demander comment le président de la FEGUIFOOT pourra se débarrasser de sa créature. Quand on sait que Mister Diaby a été pour beaucoup dans l’avènement du PDG du groupe GBM à la tête de la Fédération. C’est lui qui avait pris la tête de la fronde contre Salifou Camara dit Super V. Parvenant à l’évincer de son poste de président au profit de Mamadou Antonio Souaré. 

L’épisode de prise de bec avec son mentor au Caire, relayé dans  les réseaux sociaux, à quelques heures du coup d’envoi du match du Syli contre les Fennecs d’Algérie en dit long sur la froideur de leurs relations.   Et de plus en plus de voix s’élèvent pour demander la tête du vice-président. Face à cette indignation,  Antonio fait la sourde oreille et tente pour le moment de le ménager.

C’est vrai que Diaby se sent sans doute fort de ses entrées au palais. Et en Guinée, cela vaut plus que tout. 

En tout état de cause, avec cette tempête qui continue de faire des vagues à la Fédération, Salifou Camara « Super V » peut se frotter les mains. Même si cet ancien président de la Fédé est aussi un personnage un peu équivoque. 

 Quand Hadj et business font bon ménage  

Pour finir, vous abordez aussi cet autre scandale qui défraie la chronique dans le monde de la religion, en ce sens qu’il porte des soupçons de malversation dans les opérations de pèlerinage à la Mecque.  Eclairez-nous sur ce scandale de trop? 

Quand la religion même est dévoyée par la culture de l’argent facile, cela fait froid dans le dos. C’est dire que le ciel, certains oulémas s’en moquent éperdument.  Comme vient de le révéler ce scandale enregistré autour du pèlerinage à la Mecque. 

C’est l’Union Guinéenne Anti-Fraude (UGAF) qui s’est fendu  de ce fameux  rapport d’investigation sur l’organisation du Hadj à la Mecque, où on apprend que du début à la fin de la chaîne, tout est « business ».

Du remplacement des  femmes guinéennes commises aux tâches ménagères durant le pèlerinage, à la phase d’immolation des moutons des pèlerins, tout se serait déroulé selon un plan machiavélique savamment mûri  par des cadres du Secrétariat général des Affaires religieuses pour faire main basse sur l’argent des pèlerins.  

Aly Jamal Bangoura, secrétaire général des affaires religieuses, Mohamed Lamine Savané, vice-consul général de la Guinée à Djeddah et Mohamed Diaby, représentant de l’Ambassadeur sont les trois personnes épinglées dans ce rapport. Selon ce rapport mis à la place publique par le site mosaiqueguinee.com, ce trio aurait gagné ‘’plus de 53.000 $ US pour les trois jours passés à Mina’’, pour le pèlerinage de l’année dernière.

 

Le plus terrifiant dans tout ça, c’est le fait que les frais d’achat des moutons sacrificiels, prélevés dans le portefeuille  des pèlerins  guinéens soient détournés à d’autres fins. 

L’idéal serait que les Guinéens sachent la vérité sur cet autre scandale. Mais avec l’impunité entretenue par ce régime, il y a fort à parier que les « faux dévots » qui font de telles pratiques ont encore de beaux jours devant eux. 

Dire que ces pratiques sont vieilles comme le monde, dans notre pays… 

Mamadou Dian Baldé

Journaliste et éditorialiste