Sékouba Konaté/Hassimiou Souaré :Où sont la solidarité et la protection collective ?
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Depuis que notre confrère Mamadou Hassimiou Souaré a publié un entretien téléphonique qu’il a eu avec le Général Sékouba Konaté sur son site Africaguinee, nous entendons du tout. Le Général Konaté en personne se serait plaint d’avoir vu des propos qu’il n’aurait pas tenus.

Selon un document audio dont nous avons reçu copie,  l’ancien Président de la Transition a bel et bien cité des noms de personnalités qu’il accuse d’avoir été impliquées dans le massacre du 28 septembre 2009.

Ce qui est révoltant dans cette affaire, c’est que des journalistes reprochent à leur confrère d’avoir diffusé une information  qu’il a bien vérifiée et  authentifiée par le biais de questionnements. L’exercice du journalisme en Guinée démontre au jour le jour, qu’il y a des des défis éthiques sans commune mesure à relever. N’empêche !

Chaque journaliste est responsable de la qualité de son travail. Le travail remarquable effectué par Mamadou Hassimiou Souaré devrait plutôt nous inspirer. Parce qu’il relance véritablement le débat sur les tensions inévitables qui peuvent subsister entre les principes  du journalisme et les pressions exercées par des hommes tapis dans l’ombre.

En cette période où l’extradition de Toumba Diakité relance  les procédures judiciaires dans le cadre du massacre du 28 septembre 2009, beaucoup ne souhaiterait pas voir sur la manifestation de la vérité. Justement, le public a encore davantage besoin d’explications et d’informations autour de cet épineux dossier. Nous, journalistes, devons être en mesure d’y répondre.

Pour que nous puissions jouer notre rôle de « chien de garde », nous devons absolument encourager les initiatives qui concourent à rendre crédible le travail que nous menons quotidiennement. Nous devons éliminer tous les obstacles à la liberté d’expression et soutenir le droit d’information du public.

Les menaces qui pèsent sur les journalistes en Guinée sont nombreuses. Nous devons nous battre ensemble pour prouver aux autres que notre profession a de la valeur et vaut la peine d’être défendue. Notre premier rôle (association ou syndicat) aurait été de soutenir Mamadou Hassimiou Souaré, en lui offrant une protection collective.

A défaut, la presse guinéenne ne jouira d’aucune crédibilité lorsqu’elle révèlera des affaires de corruption ou d’autres conduites immorales dans la sphère publique.

 

Azoca Bah
Source: Guineedirect.com