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Dans un entretien accordé à la radio Lynx Fm le vendredi 18 avril 2020, le président du Parti guinéen pour la démocratie et de l’équilibre (PGDE) Aboubacar Soumah, répondait aux questions de nos confrères sur la rentrée parlementaire annoncée pour le 21 Avril prochain. Le député désapprouve l’idée de chef de file de l’opposition qu’on commence déjà à attribuer à l’opposant Mamadou Sylla, président du parti UDG qui, il faut rappeler a obtenu 4 députés. 

Bonjour M. Soumah ! Avec quel esprit vous allez siéger à l’Assemblée nationale ?

Nous avons une ligne politique, nous avons un programme politique que nous allons continuer à développer au niveau de l’Assemblée nationale, nous avons une idéologie politique que nous allons essayer de développer. 

Vous êtes membre de cette rassemblement républicain qui ressemble un peu à l’alliance républicain de l’ancienne assemblée Nationale alors quel rôle va jouer ce groupe parlementaire ?

Aujourd’hui j’entends beaucoup de discours concernant la nomenclature actuelle de l’Assemblée nationale, il faut savoir que l’ossature de l’assemblée actuelle ne permet à aucun groupe de prendre une décision unilatérale et l’avoir sans la participation de la majorité présidentielle qui a au moyen 79 députés. Ils ont la possibilité de faire passer tout ce qu’ils veulent parce qu’au niveau de l’Assemblée c’est la dictature de la mouvance, ça, il faut le comprendre.

Maintenant la mise en place d’un groupe parlementaire obéit à une chose importante que les gens veulent ignorer, c’est une question d’affinité politique, les gens qui ont les mêmes sens politiques, les gens qui peuvent être ensemble et défendre une ligne politique commune, ce sont ceux-là qui peuvent être dans un groupe politique. Le groupe politique est appelé au niveau de l’Assemblée nationale, groupe parlementaire, donc les gens qui ont des affinités politiques proches qui peuvent défendre les lignes politiques communes qui peuvent être ensemble.

J’entends dire : opposition plurielle, opposition radicale, pititi ! Patata ! Personne ne décerne encore le titre foncier de n’importe quel parti, dire que tel parti est de l’opposition ou tel autre ne l’est pas. Ceux qui se réclament opposition radicale où ils étaient hier jusqu’en 2019 ? Ils étaient tous à la mouvance présidentielle, qu’ils nous collent la paix !

M. Fodé Soumah de la GeCi, a dit que tout parti qui se considère comme étant de l’opposition devrait s’aligner derrière Mamadou Sylla qui est selon lui

le chef de file de l’opposition.

D’abord, je voudrais dire à mon frère qu’avec tout le respect que je lui dois, ce problème de chef de file n’existe plus, avec tout le respect que je lui dois, il doit s’informer avant de prendre la parole. D’abord le chef de file, c’est un article qui a été introduit dans la loi sur l’opposition démocratique en Guinée. Celui qui avait le plus grand nombre de député d’alors, c’est l’UFDG, donc la personne d’El hadj Cellou Dalein Diallo président de l’UFDG a été le chef de fil de l’opposition avec 37 députés. Alors, il y a des avantages qui ont été créés par rapport au chef de file de l’opposition, ce document qui a consacré la création de ces avantages n’a pas été soumis à la sanction populaire, à la sanction des députés, c’est-à-dire le vote des députés et ça été fait en catimini,…

La mise en œuvre ce document, ça été également dans le même cadre comme ça été créé, donc depuis cette date, une nouvelle loi a été proposée par les différents groupes parlementaires qui existaient, je veux parler des démocrates libéraux, je veux parler du RPG arc en ciel, je veux parler de l’alliance républicaine d’alors. Alors, on a proposé une loi, s’il faut subventionner ou donner de l’argent, ce n’est pas à un parti qu’on donne, peut-être on peut donner au parti en fonction du nombre de députés que chaque parti a au niveau de l’hémicycle, c’est ce qui a été dit.

Je ne sais pas maintenant où il y a le file, je ne sais pas où il y a la queue, où il y a le milieu ou le nez de ce file-là.

 La tête maintenant c’est Mamadou Sylla, il a quatre députés

Oui ! On ne lui discute pas il a quatre députés, mais ce qui n’existe pas on ne doit pas l’utiliser, En tant qu’ancien député je dois vous expliquer ce qui s’est réellement passé au sein de l’hémicycle, cette question de chef de file de l’opposition n’existe pas…

Pourquoi les gens se mettent à raconter des histoires sur les antennes. Je voudrais que les intellectuels Guinéens essayent d’être un peu sérieux parce qu’il y a des choses qu’on ne doit pas se faire de plaisir en racontant pour tromper ou pour mélanger les gens.

L’autre débat c’est la mise en place de la nouvelle Assemblée. Le mardi prochain, le nouveau président de cette institution sera installé. Quel devrait être les critères de celui qui doit être le président de l’Assemblée nationale ? 

Je l’ai dit tout à l’heure, l’Assemblée c’est la dictature de la majorité, ceux-là mêmes qui vous disent qu’ils sont candidats ou qu’ils peuvent avoir des candidats, les 35 autres députés que nous sommes que ce soit à gauche ou à droite, nous n’avons aucune possibilité de bloquer aujourd’hui la volonté du RPG arc en ciel sur le plan de vote à l’Assemblée nationale, parce qu’ils ont 79 députés, un peu plus de 2/3 donc quel que soit le candidat que le RPG arc en ciel présentera, ne serai ce que seul les députés du RPG arc en ciel, ils voteront tous pour ce candidat-là donc le candidat passe haut la main, si ces personnes veulent faire du buzz, il n y a pas de soucis, en ce temps on se présente pour se présenter, juste pour qu’on dise qu’il s’est présenté, il n’y a pas de problème.

Moi, je pense que ce sont des questions qui ne doivent pas relever plutôt de l’intelligentsia guinéenne quand même, il faut être un peu raisonnable, faire en sorte que les choses faisables soient faites et non faire des choses qui ne peuvent pas aller, le candidat du RPG passera, ce qu’on pourra faire dans pareille situation, mêmes les postes à occuper au niveau de l’Assemblée que ce soit au niveau du bureau de l’Assemblée ; que ce soit au niveau des commissions, c’est de négocier de sorte que la représentation reflète exactement la physionomie de l’Assemblée, c’est-à-dire la composition plurielle de l’Assemblée.

Qui est pressenti pour remplace Kory kondiano ou bien il va se substituer à lui-même ? Est-ce que vous voyez le retour de Kory Kondiano ?

Je ne le souhaite même pas en tant qu’ancien député, parce que la manière dont il a conduit les choses, n’est pas normal, honnêtement si c’est moi ne serait-ce que ma seule voix je lui donnerai pas, même si ça n’a pas d’importance, ça n’a pas d’impact parce que si le RPG le présentait et que les députés du RPG votaient pour lui, il va passer haut la main, mais moi, ma voix je ne lui accorderai pas.

Donc à part de Claude Kory Kondiano, au sein de la mouvance qui d’autre voyez-vous à la tête du perchoir ?

Comme je ne suis pas encore consulté ou je ne suis pas encore dans le secret du RPG arc en ciel pour qu’il me dise quels sont les candidats. Le jour où ils me diront quels sont les candidats donc parmi ces candidats d’ailleurs comme c’est le mardi, nous finirons par savoir quels sont les candidats du RPG arc en ciel, parmi ces candidats qui se présenteront ou celui qui se présentera, on verra s’il faut voter oui ou non pour lui.

Pour une question de personnalité, de capacité, d’homme qui peut assumer les conséquences de sa position politique de façon responsable parmi les quatre que vous avez cité, s’il faut voter, je vote pour Amadou Damaro Camara.

Il y a aussi que le président peut jouer un rôle important dans le choix du président de l’Assemblée parce que nous apprenons qu’il va rencontrer ce Samedi les 79 députés de la majorité du palais Sékhoutouréya

Dans tout état de cause s’il prenait un avis contraire, cet avis passera par ce qu’il a la majorité écrasante au sein de l’hémicycle et cette majorité le suivra, mais pour l’intérêt de la Guinée, pour l’intérêt de l’institution, il faut mettre quelqu’un quel que soit (P) qui pourrait être une personnalité représentative et à ce stade au niveau de l’hémicycle actuel, je ne trouve pas quelqu’un d’autre à part Amadou Damaro Camara.

On va revenir sur cette annonce du FNDC de reprendre les manifestations, certains estiment qu’il pourrait aller barricader le palais du peuple, siège du parlement pour empêcher tout rassemblement à cette période de covid-19, qu’est-ce que vous en répondez ?

A mon sens le FNDC n’existe plus, le FNDC s’appelait le Front national pour la défense de la constitution de la quatrième République mais cette République est déjà dépassée au moment qu’une nouvelle constitution a été adoptée, promulguée par le président de la République, nous sommes dans une nouvelle République, je pense qu’à ce titre le FNDC n’existe plus.

Maintenant s’il y a des gens qui prétendent empêcher la tenue de cette première session extraordinaire de l’Assemblée nationale légalement constituée alors, ils auront à faire avec la loi, parce que personne ne peut faire peur à personne en Guinée, il faut qu’on arrête, il faut que nous ne soumettions tous au dictat de la loi, c’est de cela qu’il s’agit.

Transcrit par Alpha Amadou Diallo