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Conakry, 25 jan (AGP)- L’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) a commémoré, lundi, 25 janvier 2016, le 45ème anniversaire des pendus du 25 janvier 1971 du Pont 8 Novembre. 

La cérémonie commémorative, qui s’est déroulée en deux phases, a eu lieu en présence du ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, Kalifa Gassama Diaby, de l’ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cochery, du représentant de l’Union Européenne (UE), Gerry Gellen, du représentant du Haut Commissaire des Nations Unis aux Droits de l’Homme, Louis Mari Bouaka et bien d’autres invités. 

Plusieurs interventions ont marqué la cérémonie, dont entre autres, celui du président de l’AVCB, Sidikiba Kéita qui a rappelé : 

«A l’aube du 25 janvier 1971, les populations de Conakry découvraient les corps pendants aux rambardes du pont de 8 Novembre face à l’océan. Ces silhouettes décharnées que la brise marine balançait outrageusement au bout d’une corde, étaient des patriotes émérites. 

Ils figuraient dans le vague des pendaisons iniques orchestrées ce jour-là dans l’ensemble du pays, ainsi que par les pelotons d’exécution qui officièrent, durant la même nuit, emportant 80 personnes. Depuis lors, tant de choses ont changé sans que personne, à ce jour, n’ait adossé le devoir de justice, dont la charge pèse et continuera de peser sur le destin de la Guinée, tant que les victimes de la si longue litanie d’iniquité n’auront pas découvert la place, toute la place qui leur revient dans le panthéon de la Guinée».  

L’AVCB a dédié cette commémoration à la mémoire de tous ceux qui ont été liquidés par le système concentrationnaire, érigé et entretenu par le premier régime tout au long de son pouvoir, tombé dans la liesse populaire qui accueillit la chute du Parti-Etat, le 03 avril 1984, a ajouté M. Kéita. 

Pour le représentant du Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, Louis Mari Bouaka, cette commémoration révèle une importance capitale et s’inscrit dans le cadre de la justice transitionnelle, dans laquelle la République de Guinée est engagée avec le support de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies. 

«Ce souvenir est un devoir de mémoire, afin d’éviter la répétition des actes de violation des droits de l’homme. La garantie de non répétition est multiforme. C’est d’abord des reformes institutionnelles et celle du mémoire. Cette garantie de non répétition met en lien la recherche de la vérité, de la justice et aussi de la réparation. Des éléments auxquels toutes les victimes s’y attachent», a-t-il indiqué. 

Pour sa part, l’ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cochery a  dit, que réconcilier ne veux pas dire oublier. C’est tout l’enjeu du travail que nous allons faire ensemble, que peuvent faire des personnalités comme Pr Djibril Tamsir Niane, qui a été l’un des premiers prisonniers du Camp Boiro, lors du complot des enseignants. 

«Je crois que vous pouvez compter sur notre présence, notre action et notre engagement à tous. C’est vraiment un moment important qui se joue maintenant. Il faut le faire pour la Guinée, les jeunes générations, les Droits de l’Homme, pour l’universalité et pour la liberté», a souligné le diplomate français. 

Au nom du gouvernement guinéen, le ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, Kalifa Gassama Diaby a fait savoir : 

«Cet événement est important et permet à la société guinéenne de prendre conscience de l’exigence de mémoire et de vérité dans notre pays, pour une meilleure justice à ceux qui ont subi l’injustice. Car, je crois que de notre capacité à écouter et à respecter la douleur des autres, viendra notre humanité. 

C’est avec un sentiment de responsabilité que j’assiste, au nom du gouvernement, à ce rassemblement de mémoire pour les victimes du premier régime dans notre pays. Il est de la liberté fondamentale des citoyens d’adresser à l’Etat leurs besoins légitimes de justice, de vérité et de mémoire. Il est du devoir de cet Etat, de veiller à la satisfaction de cette demande légitime.

Il ne m’appartient pas ici de trancher mais, en ma qualité de ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, comme hier le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques, il me revient, au nom du gouvernement, d’exprimer la solidarité du gouvernement et de l’ensemble de la société guinéenne à l’endroit des victimes et de leurs familles en rappelant les valeurs humaines et la justice qui fondent cette obligation de solidarité et de soutien».

La cérémonie a pris fin par une marche silencieuse du Pont 8 Novembre au Camp Boiro, suivie de la lecture du Saint Coran et la pause de la première pierre d’une stèle dans l’enceinte dudit camp à la mémoire des victimes.

AGP/25/01/016                   AKT/KS/ST