Face à la montée des pressions sécuritaires et à la présence accrue des forces de l'ordre autour des sièges politiques, le RPG Arc-en-ciel a choisi de suspendre ses assemblées générales. Une décision que le parti présente comme un acte de sagesse et de responsabilité, mais qui révèle en creux un climat politique de plus en plus crispé en Guinée.
Dans un entretien exclusif avec notre rédaction, Marc Yombouno, figure emblématique du RPG et ancien ministre du Commerce, explique ce choix : « Nous avons préféré suspendre nos assemblées générales, non pas par peur, mais par sagesse. Il ne s’agit pas pour nous de verser dans un cycle de provocations ou de violences. »
La décision intervient au lendemain de l’annonce de patrouilles de gendarmerie dans les sièges des partis politiques – une mesure interprétée par certains comme une intimidation. Pour M. Yombouno, le message est clair : « Ce n’est pas en maintenant nos activités coûte que coûte que nous servirons le pays ou notre parti. Nous refusons les affrontements inutiles. »
Il insiste cependant : cette suspension n’a rien à voir, selon lui, avec l’annonce récente du ministère de l’Administration du territoire concernant la suspension du RPG Arc-en-ciel. « Ce n’est pas le
peuple qui nous a sanctionnés. Ce sont des décisions administratives. Mais le RPG ne se laisse pas ébranler aussi facilement. »
Le ton est ferme, presque défiant, mais sans provocation. « Le RPG a connu la clandestinité, il s’y est formé. Notre force ne réside pas uniquement dans les rassemblements, mais dans l’idéologie que nous portons. Nous restons debout, dans nos têtes, dans nos convictions », martèle le cadre du parti.
En filigrane, une inquiétude : celle de voir « des esprits malins » profiter de la moindre agitation pour déstabiliser le parti. « Ce n’était pas notre souhait de suspendre, mais nous devons éviter toute récupération », justifie encore Marc Yombouno.
Alors que le débat sur les libertés politiques reste vif en Guinée, cette décision du RPG Arc-en-ciel pose une question plus large : comment faire de la politique dans un climat sous surveillance ? Pour l’instant, le parti semble avoir choisi la prudence, quitte à s’éloigner momentanément de la scène publique.
Mais une chose est sûre : même sans assemblées, le RPG Arc-en-ciel n’a pas dit son dernier mot.
Fatimatou Diallo