Lors du lancement officiel du Centre National d’Alerte Précoce et de Réponse aux Risques Sécuritaires, le Premier ministre Bah Oury a souligné le rôle clé de la Guinée dans la gestion des conflits en Afrique de l’Ouest. Il a rappelé les défis auxquels la région a été confrontée et les stratégies adoptées par son pays pour préserver sa stabilité.
Une région en crise depuis les années 1990
S’exprimant lors de l’événement, Bah Oury a dressé un panorama des conflits qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest au cours des trois dernières décennies. « De 1990 à 2000, l’épicentre des conflits se situait autour du Libéria et de la Sierra Leone. Par la suite, la crise a gagné la Côte d’Ivoire, tandis que la Guinée-Bissau et la Casamance, au sud du Sénégal, faisaient également face à des troubles majeurs. Dans ce contexte, la Guinée a été au cœur de la tourmente, mais elle a su maintenir sa stabilité et jouer un rôle de refuge pour de nombreux Ouest-Africains », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a rappelé que le pays a accueilli entre 700 000 et 1 million de réfugiés pendant près d’une décennie, témoignant de sa solidarité face aux conflits liés à des luttes pour le pouvoir dans la région.
Des menaces en mutation
Cependant, selon Bah Oury, les défis sécuritaires ont évolué. Aujourd’hui, des menaces telles que les catastrophes naturelles, les changements climatiques et d’autres risques imprévus exigent une vigilance constante. « L’existence de ce centre n’est pas seulement une avancée. C’est une nécessité pour renforcer les capacités de réponse face aux nouvelles réalités sécuritaires », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre a également noté que l’épicentre des conflits s’est déplacé vers le Sahel, une zone où la Guinée reste très attentive, notamment à l’évolution de la situation au Mali.
Une nécessité régionale
Pour Bah Oury, le Centre National d’Alerte Précoce doit servir de modèle pour encourager le développement d’infrastructures similaires à travers l’Afrique de l’Ouest. « Aujourd’hui, aucune souveraineté nationale ne peut résister à une épidémie ou à une catastrophe naturelle sans préparation adéquate », a-t-il conclu.
Ce centre marque une étape importante dans la stratégie de prévention et de gestion des risques en Guinée, tout en renforçant son rôle de pilier de stabilité dans la sous-région.
Sibé Fofana