Médias Fermés, Militants Arrêtés : Le Cri d'Indignation de Sékou Koundouno
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Conakry, sous haute tension. La liberté de la presse vacille sous la transition du CNRD, et les voix dissidentes se font rares. Parmi elles, celle de Sékou Koundouno, responsable des stratégies et de la planification du FNDC, résonne avec une indignation palpable.

Dans un contexte où plusieurs médias critiques ont été fermés par la junte, l'arrestation de figures de la contestation, comme FonikéMenguè et Billo Bah, passe sous silence. Une situation qui révolte Sékou Koundouno, dénonçant une incohérence flagrante de certains journalistes autrefois engagés, mais aujourd'hui silencieux, voire complices.

« Un silence coupable »

Le ton est grave, les mots pesés. Sékou Koundouno ne cache pas sa colère : "Quand je pense que mes frères et amis, FonikéMenguè et Billo Bah, ont été enlevés par MamadiDoumbouya simplement parce qu’ils projetaient d’organiser des manifestations pour exiger la réouverture des médias fermés..." Son regard se perd, son indignation est tangible.

La situation des médias en Guinée inquiète les défenseurs de la liberté d'expression. Plusieurs radios et télévisions ont été contraintes de cesser leurs activités, privant ainsi une partie de la population d’une information libre et indépendante. Pourtant, Koundouno s'étonne de l'attitude de certains journalistes, jadis fervents défenseurs des libertés, aujourd'hui silencieux.

« La morale a foutu le camp »

Dans un soupir, il poursuit : « Quand j’observe le comportement de certains acteurs de ces mêmes médias, je suis à la fois révolté et sidéré. La morale a définitivement foutu le camp dans cette farce de pays. » Un constat amer, symbole d'une désillusion grandissante face à une transition qui semble s'éloigner des engagements pris.

Les arrestations de FonikéMenguè et Billo Bah ne sont que la partie visible d’un climat politique de plus en plus répressif. Pendant que des figures de la contestation croupissent en prison, d’autres, qui avaient dénoncé les abus du passé, semblent avoir changé de camp.

Face à cette situation, Sékou Koundouno ne compte pas baisser les bras. Pour lui, la lutte pour la démocratie et la liberté de la presse ne peut pas s’arrêter là. Mais une question demeure : jusqu’où ira la junte pour faire taire les voix discordantes ?

Moussa Aziz Camara