Kankan, Université Julius Nyerere – Sous un soleil de plomb, le campus de l’Université Julius Nyerere de Kankan vibre d’une effervescence inhabituelle. Étudiants, enseignants et officiels se pressent autour d’un espace délimité par des rubans rouges et blancs. Ce vendredi, un moment symbolique s’écrit dans l’histoire de l’enseignement supérieur guinéen : la pose de la première pierre de l’extension de la médiathèque universitaire par le Premier ministre Amadou Oury Bah.

Un geste aux allures de réparation historique. « Ce projet avait été initié en 2009, mais il n’a jamais vu le jour », rappelle le chef du gouvernement, vêtu d’un boubou sobre, le regard tourné vers l’avenir. « Aujourd’hui, nous corrigeons cette erreur. »

Un chantier ambitieux pour moderniser l’enseignement

Financé par le Budget National de Développement (BND), ce projet de six mois ambitionne d’élargir la capacité d’accueil de la médiathèque et de doter l’université d’infrastructures pédagogiques modernes. Objectif : offrir aux étudiants et enseignants-chercheurs un environnement propice à l’apprentissage et à la recherche.

À ses côtés, le ministre de l’Enseignement supérieur, Alpha Bacar Barry, insiste sur la portée stratégique de cette extension. « Nous posons ici les bases d’un enseignement supérieur plus compétitif. L’amélioration des conditions d’études est une priorité pour le gouvernement », déclare-t-il devant une foule attentive.

Dans cette dynamique, une innovation majeure se profile : le lancement de PluDoc, une plateforme numérique qui offrira l’accès à plus de 2 millions d’ouvrages. « Une médiathèque sans connexion aux ressources numériques n’est pas une médiathèque », tranche le Premier ministre, annonçant dans la foulée l’installation prochaine d’un Internet à très haut débit pour les étudiants.

Une incitation à l’excellence académique

Autre mesure phare dévoilée lors de cette cérémonie : les trois meilleurs étudiants de chaque programme de licence bénéficieront d’un accès gratuit aux cycles de master et de doctorat. Une initiative inédite destinée à promouvoir la méritocratie au sein du système universitaire guinéen.

Pour les étudiants présents, cet engagement suscite espoir et attentes. « Nous avons besoin d’un cadre moderne et accessible. Ce projet pourrait enfin nous donner les outils pour rivaliser avec les meilleures universités de la sous-région », confie Mariam, étudiante en sciences économiques.

Alors que les premiers coups de pelle retentissent, la médiathèque de Kankan entame une nouvelle ère. Un pari sur l’avenir que le gouvernement entend tenir, cette fois, jusqu’au bout.

Amadou Diallo