Conakry, 19 février 2025 – Dans la nuit du 18 au 19 février, Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG), a été arrêté à son domicile par des hommes en uniforme, encagoulés et non identifiés. Depuis, aucune nouvelle. L’organisation qu’il dirige dénonce un « enlèvement brutal » et exige des explications des autorités.
Une interpellation aux allures de kidnapping
D’après des témoins, l’intervention a été rapide et musclée. Aux alentours de minuit, un groupe d’hommes armés a fait irruption chez Abdoul Sacko, le saisissant sans ménagement avant de l’emmener vers une destination inconnue. Aucune explication, aucun mandat, seulement la violence d’une opération clandestine.
« Ils ont forcé la porte, se sont introduits brutalement et l’ont emmené sans dire un mot. Depuis, silence radio », confie un proche du militant sous couvert d’anonymat.
Le silence troublant des autorités
Plus de vingt-quatre heures après cette arrestation opaque, aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités. Ni confirmation, ni infirmation. Une absence de réponse qui alimente la colère et l’inquiétude du FFSG.
Dans un communiqué publié quelques heures après l’enlèvement, l’organisation dénonce une grave atteinte aux droits fondamentaux et exige la libération immédiate de son coordinateur. « Nous sommes sans nouvelles de lui, et aucune autorité n’a officiellement confirmé les raisons de cette arrestation arbitraire ni son lieu de détention », déclare le FFSG.
Un climat de répression contre la société civile
Cette disparition s’inscrit dans un contexte marqué par une recrudescence des enlèvements et intimidations visant les défenseurs des droits humains et les militants pour le retour à l’ordre constitutionnel. Plusieurs organisations de la société civile pointent du doigt une volonté des autorités de museler toute voix dissidente.
« Nous assistons à une montée inquiétante de la répression. Aujourd’hui, c’est Abdoul Sacko. Demain, qui sera le prochain ? », s’interroge un membre du FFSG.
Appel à la mobilisation internationale
Face à cette situation, le Forum des forces sociales de Guinée en appelle à la communauté internationale, aux défenseurs des droits de l’homme et aux partenaires de la Guinée. L’organisation réclame une réaction forte pour faire pression sur les autorités et obtenir la libération d’Abdoul Sacko.
« La Guinée ne doit pas sombrer dans l’arbitraire et la terreur », martèle le FFSG, qui promet de poursuivre son combat pour la justice et la vérité.
En attendant, l’inquiétude grandit, et avec elle, une question lancinante : où est Abdoul Sacko ?
Abdoul Chaolis Diallo