Conakry, CRIEF – L’atmosphère est lourde ce mardi 25 février 2025, dans la salle d’audience de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Sous le regard attentif d’un public venu en nombre, Kabinet Sylla, alias « Bill Gates », ancien intendant d’Alpha Condé et homme d’affaires influent, comparaît à nouveau. Après un non-lieu prononcé en août dernier, son procès reprend avec une nouvelle composition de la Cour, désormais présidée par le juge Lansana Cissé.

Sylla, dont la fulgurante ascension financière a toujours suscité fascination et soupçons, fait face à une avalanche de charges : corruption dans le secteur privé, détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, vol en bande organisée, recel de fonds publics, enrichissement illicite, concussion, abus d’autorité, blanchiment de capitaux et complicité.

En août 2024, la chambre de contrôle de l’instruction lui avait accordé un non-lieu, levant la saisie de ses biens et de ses comptes bancaires, ainsi que l’interdiction de sortie du territoire. Une décision qui avait suscité des remous au sein de l’opinion publique et des milieux judiciaires. Mais le parquet de la CRIEF n’a pas dit son dernier mot : il a fait appel, relançant une affaire aux multiples ramifications.

Dans les couloirs du tribunal, les partisans de Sylla dénoncent un acharnement judiciaire, tandis que ses détracteurs y voient une opportunité de rétablir la justice dans un pays où la lutte contre la corruption peine encore à convaincre.

Tous les regards sont désormais tournés vers la CRIEF. Ce nouveau procès marquera-t-il un tournant dans l’affaire Sylla ? La justice sera-t-elle en mesure d’apporter des réponses claires aux nombreuses interrogations qui entourent cette fortune controversée ? L’issue de ce procès est plus incertaine que jamais.

Saliou Keita