Selon la dernière évaluation géospatiale de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, en collaboration avec le centre satellitaire des Nations unies, seulement 4,6% des terres agricoles de Gaza sont encore cultivables, soit 688 hectares. 80,8% de ces dernières sont endommagées, 77,8% sont inaccessibles, et ce, à cause des restrictions de l'armée ou des bombardements israéliens incessants. Se pose ainsi la question des moyens de survie dans la bande de Gaza.
À Gaza, les terres agricoles représentaient environ la moitié de la surface totale de l’enclave côtière ravagée par les attaques israéliennes. Des exploitations familiales souvent dans les zones frontalières. Désormais, les terres cultivées, les serres, les puits... Tout est détruit.
La production locale s'est arrêtée. Et avec ça, l'espoir de nombreux habitants de trouver des fruits et des légumes frais, explique, Samer, un Gazaoui originaire de Jabalia, déplacé à Deir al-Balah : « Notre vie est menacée. Par exemple, si quelqu'un veut cultiver des légumes sur ses terres, près des frontières, il va les vendre ensuite à un prix extrêmement élevé, en raison de la rareté de l'approvisionnement alimentaire. C'est aussi pour ça que tous les prix ont augmenté dans la bande de Gaza. Et imaginez des bombardements en cascade, 48 missiles qui explosent en quatre secondes. Quand ils touchent le sol, ils font un cratère gigantesque et on les entend jusqu'à 20 km. Tu espères juste qu'ils ne tombent pas sur toi. »
Au moment où l'aide humanitaire n'entre qu'au compte-goutte, c'est une catastrophe, alerte dans une vidéo sur les réseaux sociaux, Benjamin Davis, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) : « La bande de Gaza est au bord de la famine. Et maintenant, le système agricole n’existe plus. Notre organisation a ainsi mené une simulation pour estimer les besoins en nourriture de la population, en tenant compte du blocus humanitaire. Et sans surprise, notre simulation montre un effondrement total de l’approvisionnement en denrées alimentaires. Ce qui nécessite une réaction immédiate. Se nourrir n’est pas un privilège : c’est un droit. »
Sans compter les répercussions économiques. Avant le 7-Octobre, environ un quart de la population vivait au moins partiellement de la production agricole, d'élevage ou de la pêche.
Rfi