Kankan, 1er février 2025 — La ville de Kankan a vibré au rythme d’une mobilisation sans précédent ce samedi, alors que des milliers de citoyens se sont rassemblés pour la « marche de l’unité et de la paix ». Dans une atmosphère de ferveur et d’engagement, les rues de la ville ont été envahies par une foule arborant des t-shirts aux couleurs de la paix et scandant des slogans en faveur de la stabilité et de la cohésion nationale.
Dès la veille, l’ambiance était donnée avec une lecture collective du Saint Coran, un moment empreint de spiritualité et de symbolisme. Deux jours plus tôt, le 30 janvier, la ville avait inauguré une bibliothèque moderne, fruit de l’initiative d’un natif de la région, témoignant d’une volonté de développement et d’ouverture culturelle.
Le jour de la marche, sous un soleil ardent, les participants se sont élancés dans les rues principales, formant un cortège impressionnant. À l’avant, plusieurs figures du gouvernement ont pris part à l’événement, parmi lesquelles le Ministre Secrétaire Général de la Présidence, Général Amara Camara. Son arrivée a été saluée par des acclamations nourries, signe de l’enthousiasme populaire à son égard. À ses côtés, d’autres membres du gouvernement et directeurs généraux ont affiché leur présence, renforçant la dimension officielle de la manifestation.
Si la marche se voulait un appel à l’unité et à la paix, elle a rapidement pris une tournure plus politique. Dans son discours, le Général Amara Camara a mis en avant la candidature du Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, la qualifiant de « seule alternative » pour garantir la continuité des réformes en cours. Un message appuyé par le ministre de l’Habitat, Mory Condé, qui a insisté sur l’engagement du gouvernement à poursuivre cette dynamique de transformation.
À mesure que le cortège avançait, des chants, des danses et des slogans en faveur du pouvoir en place résonnaient, traduisant le soutien d’une partie de la population à l’actuel régime. Certains observateurs y voient une démonstration de force politique dans un contexte où l’avenir de la transition reste une question centrale.
Au-delà de son message officiel de cohésion et de paix, cette marche a aussi révélé les tensions et enjeux sous-jacents de la scène politique guinéenne. À Kankan, bastion traditionnel du pouvoir, l’événement a permis de mesurer l’ancrage du régime et la ferveur populaire autour de ses figures emblématiques. Reste à voir comment cette dynamique s’inscrira dans le processus de transition en cours et les perspectives électorales à venir.
Mohamed Traoré