Encore de Bavures des forces de l’ordre : Abdoul Rahim Diallo, 18 ans, tué par balle lundi
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Au lendemain des nouvelles tueries intervenues à Conakry, c’est la désolation dans les familles éplorées. Adoul Rahim Diallo, atteint par une balle à Bambéto  lundi en marge de l’inhumation de 11 personnes tuées lors des manifestations des 14, 15 et 16 octobre 2019, a rendu l’âme 2 heures après à l’hôpital Ignace Deen. Témoignage de son père adoptif.

Fils de Mamadou Korka Diallo et de Mariama Korka Diallo, Abdoul Rahim Diallo, 18 ans, était tailleurs de profession. Il vivait       avec un père adoptif, Mamadou Oury Diallo, qui a du mal à retenir ses larmes. «L’enfant qu’on a tué, son père et moi, nous sommes d’un même père. Pour vous dire que c’est mon fils, son père me l’a donné lorsqu’il n’avait que 08 ans. Son père et sa mère vivent à Abidjan depuis très longtemps. Il était allé assister à l’enterrement de ses amis victimes de ces mêmes forces de l’ordre les 14, 15 et 16 octobre dernier. Selon ce qu’on m’a dit, on lui a tiré dessus à bout portant au carrefour de Bambéto, au niveau de ventre.  Moi j’étais en ville au niveau juste de siège du journal lynx pour revendre mes produits traditionnels, quand mes amis muezzins m’ont appelé pour me dire qu’ont a tiré sur mon fils. Ils l’ont envoyé dans une clinique ici à Bambéto, mais comme c’était grave, ils ont

demandé de l’évacuer à Ignace Deen.  Je me suis dirigé à l’hôpital, arrivé là-bas, on m’a dit qu’on l’a évacué à l’urgence. J’ai réalisé que c’est grave, c’est là où il a rendu l’âme. Je suis dépassé, je ne sais même pas quoi dire », témoigne-t-il.

« Au moment où les parents et amis sont-là pour consoler la famille, pour compatir notre douleur, ces gens-là viennent, ils nous gazent, avec des gaz toxiques, jusque dans nos maisons. Vous avez vu comment les enfants pleuraient, ils avaient du mal à respirer. Il y en a qui ont vomis. Qu’ils nous attendent dans la rue là-bas, mais dans notre concession, de grâce, qu’on nous épargne ! Je demande au Bon Dieu de sortir le peuple de ce chagrin», ajoute-t-il.

« C’est le peuple qu’on gouverne ! Si les gouvernants tuent les gouvernés, ils vont gouverner qui après ? Il y a eu des gouvernants qui sont passés, il y a eu qui sont morts au pouvoir, d’autres sont morts après le pouvoir, eux aussi ils passeront, seul le pouvoir de Dieu est éternel », se résigne ce père de famille attristé.

Entretien réalisé par Algassimou Diallo