A l'instar de certains pays musulmans, la fermeture des mosquées reste encore décisive en Guinée. Malgré des manifestations signalées la dernière fois dans la préfecture de Dubréka où des jeunes manifestants ont procédé à la réouverture certaines mosquées, les autorités religieuses campent sur leur position. Dans une allocution diffusée le 18 avril 2020 à la RTG, le grand imam de la grande mosquée Fayçal, Elhadj Mamadou Saliou Camara appelle les fidèles musulmans à la retenue et d'être attentif aux instructions données par les autorités.
« Dieu a dit dans le coran que c'est moi qui ai fait du mois saint de ramadan une obligation pour tout musulman. Et c'est dans ce même mois que j'ai fait descendre le coran et le prophète Mohamad (PSL) est venu comme messager pour l'humanité toute entière sans exception » fait-il comprendre d’entrée sur l'importance lié à ce mois saint avant d'ajouter qu' avant l'apparition de cette maladie, « les blancs avaient confirmés que le prophète avait édicté des pistes de solutions à des maladies de ce type. Alors tout ce que le prophète de Dieu avait prédit se réalise et c'est un honneur pour tous les musulmans », souligne-t-il.
Suite à la fermeture des mosquées et des lieux de cultes, le grand Imam, déclare que c'est la volonté d'Allah.
« Chers fidèles, l'exception à la prière ne plaise à personne, idem que la fermeture des mosquées. La mosquée appartient à Dieu l'unique. La maladie qui s'abat actuellement qui l'a envoyé et même s'il s'avère que c'est les personnes qui l'a inventé, mais il faut reconnaître que c'est par la volonté de Dieu que cela fut fait. Tout ce qui n'en plaise pas à Allah ne peut se réaliser. La propagation de cette maladie est une réponse vivante de l'existence de Dieu car en un laps de temps le monde entier est contaminé sans exception de rang social. Ainsi, la fermeture de nos mosquées, je suis plus touché au même titre que vous, mais si c'est fait c'est la volonté d'Allah qui s'est accomplie », martèle Elhadj Mamadou Saliou Camara.
La réouverture des mosquées n'est pas pour demain s'exprime-t-il dans un ton ferme avant de passer le savon les détracteurs qui se disent mal à l'aise quant à l'ouverture des marchés alors que les mosquées elles restent fermées.
« Alors que personne n'ait le courage d'ouvrir les mosquées sous quelques prétextes qu'ils soient. Tu veux prier à la mosquée mais s'il se trouve qu'une seule personne est contaminée, tous ceux qui sont dans cette mosquée seront autant et qui sait jusqu'où va ce péché ? Ceux qui cherchent la vie ici-bas et ceux qui cherchent pour l'au-delà ne sont pas les mêmes. Les gens crient que les marchés sont ouverts alors que les mosquées sont fermées. Ne saviez-vous pas que le prophète Mohamad (psl) a dit : il y a deux lieux que Dieu aime de plus sur tous les autres c'est celui des mosquées et l'autre où Dieu m'aime pas de plus mais qu'il accepte est celui des marchés parce que c'est là-bas que les humains trouvent de quoi manger car au marché, ce n'est pas le nom de Dieu qui est parlé là-bas, au contraire c'est un lieu d'échange de mensonges. Alors que personne ne compare une mosquée à un marché », a-t-il lancé.
Poursuivant sa déclaration, le grand imam rappelle que les citoyens doivent être à l'écoute de leurs autorités religieuses car une seule personne contaminée peut faire plusieurs contaminations dans les mosquées et que chacun peut prier là où l'heure de la prière lui trouve.
« La mosquée est pour les pieux, les véridiques. Nous demandons aux différentes commissions islamiques d'être sereines. Ce sont eux nos représentants et si elles décident une chose j'espère que cela ne sera pas une mauvaise décision. Une seule personne peut se tromper, mais pas tout le monde. Qu'aucun quartier, ni préfecture n'ouvre ses mosquées. Restez patients derrière nous avec la confiance que vous avez portée sur nous. Alors soyez patient et le prophète a dit où que l'heure de la prière te trouve il faut l'accomplir là-bas. Mais la prière en masse est possible que lorsqu'il n'y a pas un danger qui guette », a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : « Ensemble restons prudents et patients derrière nos autorités sanitaires et s'il y a manquement dans la pratique c'est à eux le péché pas à nous les fidèles et respecter la parole des hiérarchies, vous aurez de bonnes récompenses ».
Moussa Thiam