Dans un entretien accordé à nos confrères de Lynx fm, vendredi dernier, Cellou Baldé de l’Union des forces démocratiques de Guinée ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de parler du chronogramme proposé par la CENI pour la tenue des élections présidentielles. De la CENI à la Cour Constitutionnelle, en passant par le gouvernement, l’ex député uninominal de Labé met les pieds dans le plat.
Cour Constitutionnelle, une institution caporalisée…
« Alpha Condé a déjà tout (...). La cour constitutionnelle a été complice de tous les coups fourrés qui ont été perpétrés ces dernières années dans notre pays. Qu'est-ce qui justifie l'éviction de Kélèfa Sall de la cour constitutionnelle ? Aujourd'hui, il (Alpha Condé, ndlr) veut davantage contrôler toutes les institutions de notre pays.
Ce sont des lois liberticides qui sont en train d'être prise au niveau du comité central du RPG-AEC. Ils sont en train de tout falsifier ».
Présidentielle au 18 octobre 2020 ?
« Nous savons pertinemment que le chronogramme a été fait de façon unilatérale. C'est un chronogramme que nous contestons, c'est un chronogramme irréaliste, non-consensuel.
La CENI ne peut pas aller fixer la date et puis revenir dérouler les activités... La cour constitutionnelle n'a pas cette compétence de permettre à la CENI de supprimer certains délais légaux. Ce n'est pas possible. Le délai établi par la loi, il y'a des préalables qui sont aussi dans la loi. C'est la loi qui dit que les électeurs doivent être recensés, c'est elle qui dit qu'il faut que tous les Guinéens qui sont en âge de voter puissent voter, elle dit aussi clairement qu'il faut permettre aux citoyens de pouvoir vérifier s'ils sont sur les listes électorales ou pas. Donc, on ne peut pas supprimer certains Guinéens et permettre à d'autres d'être enrôler.
Il faut le dédoublement en amont, cela va permettre la redistribution correcte des kits entre les différentes circonscriptions du pays ».
« On ne peut pas se réveiller à 90 jours d'une élection présidentielle pour dire qu'on fixe une date en avale et on essaie de dérouler l'ensemble des activités qui doivent concourir à l'organisation d'une élection libre, transparente et surtout dans le contexte actuel : dans un contexte de crise sanitaire, politique et sociale. (...) Ils ne peuvent pas dire qu'il faut respecter la date du 18 octobre. Ce n'est pas possible. Ils veulent conduire le pays dans un chaos. Tout ce qui est en train d'être fait par la CENI et par le gouvernement c'est pour nous amener à boycotter ces élections.
Nous sommes en train de nous remobiliser pour exiger qu'il y ait des élections inclusives. Nous comptons nous battre pour que les bonnes pratiques en matière d'organisation des élections soient respectées ».
Sadjo Diallo