Dictature en Guinée : Mamadi Doumbouya, architecte de l'enfer, ou le réveil des patriotes pour sauver l'avenir
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Pas d’eau, pas d’électricité, pas d’essence, pas d’Internet ! Vivre sous le règne de Mamadi Doumbouya, c’est débarquer directement en enfer sans passer par la tombe.

Aux dernières nouvelles, un millier de Guinéens aurait demandé et obtenu l’asile à Gaza où, comparée à la nôtre, la vie ferait plutôt penser à l’Eden.

Et voilà que notre colosse de légionnaire que les professionnels de la démagogie ont surnommé « colonel bâtisseur » (pour avoir barbouillé la façade de la mosquée Fayçal ou pour avoir creusé les fossés de Bambéto ?) vient de se bombarder Général d’armée, sans doute pour se féliciter d’avoir aggravé nos supplices. Pas Général de brigade, pas général de division, tout droit Général d’armée alors qu’en France, il n’a jamais dépassé le grade de caporal !

Aujourd’hui, Général comme le fut Lansana Conté ; demain maréchal comme le fut Mobutu ; après-demain, empereur comme le fut Bokassa ! Ne rigolez pas ! Nous sommes en Afrique : c’est en décimant leurs propres peuples que nos militaires montent en grade. Ils ne connaissent pas d’autres faits d’armes.

Et comme par un revers spectaculaire de l’Histoire, le pouvoir kaki est de nouveau à la mode, notre dictateur n’a même plus besoin de cacher son jeu. Après avoir coupé Internet (pourquoi au juste : pour capturer l’évadé Pivi ou juste pour se faire plaisir ?), il musèle la presse et pourchasse les journalistes comme dans les battues, on court après le gibier. Le message est clair même pour ceux qui ne sont pas dans le secret des dieux : la Transition dont il se gargarise n’est qu’une farce. Il n’y aura pas d’élection. Pour paraphraser Danton, notre lieutenant-colonel ou plutôt notre général

tout neuf est là par la volonté de ses troupes et il ne partira que par la force des baïonnettes.

Voyons les choses en face, Guinéens, Mamadi Doumbouya s’en fout de la Transition. Cet homme n’est pas arrivé au pouvoir, les mains vides, il n’est pas venu sans arrière-pensées. Il est porteur d’un vieux projet, d’un projet mûrement réfléchi : instaurer une sixième dictature encore plus cynique et plus meurtrière que celle de son mentor, Sékou Touré. Le pire, c’est qu’il est en train de la réussir sous nos regards impuissants.

Cette Transition qu’il a pilotée tout seul, il l’a complètement dévoyée et mise au service de ses ambitions personnelles. Il n’existe plus un seul rouage de l’Etat qui ne soit sous son contrôle. Il a interdit le FNDC, maté les manifestations de rue, exilé Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré et Alpha Condé. Il ne subsiste aujourd’hui en Guinée, aucune trace de contre-pouvoir.

Maintenant qu’il dispose de tous les moyens de l’Etat, il peut commencer la répression sanglante qu’il a planifiée. L’avenir est sombre. Si nous ne l’arrêtons pas tout de suite, ce Général de pacotille risque de nous infliger le pire régime de notre histoire.

Mais à quelque chose malheur est bon, ce tyranneau de village offre aux patriotes de ce pays l’occasion rêvée de se ressaisir, de se rassembler autour d’un projet unique qui doit fédérer tous les autres : aboutir à des élections rapides, régulières te transparentes tout en préservant l’unité nationale. Redevenons Guinéens ! Jouons le même air et ne touchons plus une autre corde que celle du patriotisme !

Levons-nous comme un seul homme ! Tuons la peur qui est en nous ! Battons-nous pour sauver ce pays avant que les bourreaux et les médiocrates ne l’achèvent. Ne le faisons pas pour nous, faisons-le pour nos descendants !

Tierno Monénembo