Alors que les principaux partis politiques de Guinée sont suspendus ou placés sous réserve par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), Rafiou Sow, leader du Parti pour le Renouveau et le Progrès (PRP), accuse le gouvernement de retarder volontairement le retour à l’ordre constitutionnel.

À l’instar de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et d’autres formations, le PRP se retrouve sous réserve, avec une autorisation d’exercice soumise à un délai de 45 jours. Une situation que son leader dénonce avec fermeté.

“ Il est temps d’aller aux choses sérieuses ”

“ Nous pensons qu’il est temps d’aller aux choses sérieuses. Aujourd’hui, si j’ai une recommandation à faire au MATD, c’est de mettre en place un cadre de dialogue accepté par toutes les forces vives. Le ministère doit s’assurer que le fichier électoral soit prêt et que toutes les conditions soient réunies pour organiser des élections ”, plaide Rafiou Sow.

Pour cet allié de Cellou Dalein Diallo, la priorité ne doit pas être l’évaluation des partis politiques, mais bien la tenue rapide des élections. "C’est au peuple de Guinée de juger les partis à travers les urnes. L’urgence aujourd’hui, c’est d’organiser des élections libres et transparentes pour sortir de cette transition", insiste-t-il.

"Une manœuvre pour retarder le retour des civils au pouvoir"

Rafiou Sow rappelle que les partis politiques ont obtenu leurs agréments en respectant les exigences légales. "On ne peut pas obtenir un agrément sans remplir toutes les conditions requises", souligne-t-il. Selon lui, la mise sous réserve des partis n’est qu’un prétexte pour prolonger la transition militaire : "C’est une manière d’aider le CNRD à retarder le retour à l’ordre constitutionnel. C’est malheureusement ce que nous constatons."

Face à cette situation, il appelle une nouvelle fois les autorités à aller "à l’essentiel", c’est-à-dire l’organisation d’élections inclusives dans les plus brefs délais.

Fatimatou Diallo