Les détritus et autres gravats amoncelés à la place des anciennes maisons des alentours de la décharge de Dar-es-Salam, représentent une mine d’or pour un certain type de visiteurs ou curieux. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, de nombreux ramasseurs d’objets se sont invités sur le site ruineux de cette zone déguerpie de ses 200 familles occupantes.
Parmi les objets recherchés, les barres de fer et les câbles électriques sont les plus convoités par ces ramasseurs.
Sur le site des alentours de Dar-es-Salam, on rencontre des vendeuses d’eau minérale, des visiteurs venus évaluer l’étendue des dégâts, des marchands, des déguerpis. Mais aussi, on reconnait parfois à leur allure et à leurs regards fuyants de potentiels voleurs.
Les ramasseurs des pièces de toute sorte s’affairent à la recherche d’un butin.
Mohamed Camara, âgé de 17 ans, est élève de la 10ème dans un complexe scolaire de la capitale. De retour de l’école, il a préféré aller ramasser les fils électriques enfouis sous les maisons démolies. « Je vais brûler ces fils et les vendre. Un kilo est vendu à 35.000 GNF. Présentement, je ne fais que ça, après avoir quitté l’école. J’ai ramassé un sac de 50 kilos d’abord, et je vais continuer à ramasser jusqu’à ce j’ai beaucoup de fils », dit-il.
Un autre élève rencontré sur le champ de ruines de Dar-es-Salam, affirme passer sa journée à ramasser des barres de fer. Sékou Sylla confie avoir l’accord de ses parents, afin qu’il puisse subvenir à certains de ses besoins scolaires. Elève de la 6ème, il doit se battre pour, dit-il, payer sa scolarité, et poursuivre ses études au collège. « Je vais peser ces barres de fer. Le kilo vaut 1.000 GNF. Mes parents savent que je suis là. Je ne fais rien à la maison. C’est ce qui me pousse à venir ici pour ramasser de la ferraille et avoir un peu d’argent. Ainsi, je peux aider mes parents à payer mes frais de l’école », s’est-il défendu, en conclusion.
A noter que la majorité des ramasseurs rencontrés sont des élèves.
Amadou Tidiane Diallo