Guinée : les promoteurs des langues Maternelles s’insurgent contre un de ses détracteurs
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Ce début de semaine un individu méconnu dans les réseaux sociaux dénommé ‘’LE Samouraï Théa’’ a publié une vidéo dans laquelle il fustige le fait d’interpréter l’hymne de la République de Guinée en Pular, c’était dans une école en moyenne Guinée où on enseigne l’Alphabet ‘’ADLAM’’. Pourtant, une des principales langues guinéennes. Face à cette situation qui a suscité un tollé dans les réseaux sociaux, la coalition pour la promotion des langues maternelles (CoLaM) qui a pour but de ‘’Soutenir la valorisation des langues guinéennes et africaines à l’image de l’UNESCO’’ décide de faire une déclaration pour attirer l'attention de l'Etat guinéen de veiller sur de tels agissements qui mettent en péril les valeurs de la République. Lisez.  

Déclaration N°003 de la Coalition pour la Promotion des Langues Maternelles (CoLaM) :

C'est avec une très grande désolation que nous avons visionné une vidéo datant du 10 octobre 2022 d'un certain sieur dénommé sur Facebook Le Samouraï Théa.

Dans cette vidéo, le sieur Théa fustige le fait d'interpréter l'hymne de la République de Guinée en Pular, l'une des principales langues guinéennes.

Dans son interpellation insensée et sans fondement, le sieur Théa, pour soutenir son agitation dit ceci : « On n'est pas contre une communauté, mais on n'est contre la pratique communautariste ».

L'on se demande bien en quoi interpréter l'hymne national dans une langue du pays est-il une pratique communautariste ? D'autant plus que nous sommes dans un pays où il y'a une diversité linguistique, Et cette diversité est un facteur de beauté de notre pays.

Avec son statut de professeur d'université (semble-t-il), de surcroît, professeur de Droit, comment peut-il s'agiter contre un acte qui n'est pas interdit par les lois de la République.

A cet effet, on se pose la question de savoir quels droits ce sieur enseigne ? Il enseigne les droits de quelle République ? Son agitation n'honore pas le corps professoral et va à l'encontre des valeurs de la République.

Avec son âge et son niveau d'étude, il est pitoyable de constater qu'il semble évident que le sieur Théa ne connaît pas véritablement l'histoire de l'hymne national de la République de Guinée. Nous nous faisons alors le devoir de la lui enseigner :

Lorsque la Guinée a eu son indépendance en 1958, l'hymne national a été chanté pour la première fois par Djeli Mamadou Kandé (paix à son âme) en langue Maninka, un hymne tiré du chant à l'honneur de Alpha Yaya Diallo. C'est à la suite, qu'il a été interprété en français par une équipe pilotée par Fodeba Keita, paix à son âme.

Alors, si nous devons fustiger l'interprétation de notre hymne national dans une langue, nous devons d'abord fustiger le fait de son interprétation dans une langue qui nous ait étrangère.

 L'hymne national est aussi appelé chant d'honneur.

Est-ce que c'est honorable pour un patriote de chanter l'hymne de sa nation dans une langue qui lui est étrangère. Nous répondons, NON et NON !

 Le sieur Théa, toujours dans son agitation, semblable à un adolescent dit : la langue officielle est le français...

Certes, ceci est une réalité de nos jours, mais une réalité dont tout progressistes déplore. Avec une population dont 2/3 ne sait ni lire ni écrire dans une langue (INS, 2016), comment peut-on aspirer à un développement durable ? ‘’ C'est vraiment décevant que nos intellectuels pensent de la sorte''. La République de Guinée mérite mieux.

Nous comprenons alors que l'assimilation de sieur Théa est très profonde, au sens de renier les valeurs linguistiques voir même culturelles de sa propre nation. Qui, dans son histoire est connue comme un modèle, surtout dans le domaine de la valorisation culturelle et linguistique dès les premières heures de l'indépendance.

Par ailleurs, il appartient à l'Etat guinéen, de tenir compte de la réalité naturelle, celle de la diversité linguistique qui est une véritable richesse, en hissant nos langues (au moins 8) comme langues officielles; en les introduisant dans le cursus scolaire; dans les débats parlementaires; dans les cours et tribunaux, tel que recommandé par l'UNESCO en février 2022 et tel que mentionné dans l'aspiration 5 de l'agenda 2063 de l'Union Africaine qui dit ceci: les langues africaines seront le fondement de de l'administration et de l'intégration.

Car, comme le dit Basile Laetare Guissou: quand vous créez une situation dans laquelle l’Etat ne parle pas la langue des populations, c’est un obstacle principal qui empêche le développement.

Enfin, nous attirons l'attention de l'Etat guinéen de veiller sur de tels agissements qui mettent en péril les valeurs de la République.

 Vive les langues guinéennes

Vive les langues africaines

# Nos Langues Dans La Constitution

#Chantons L’Hymne Nationale Dans Une Langue Nationale

#Halte A La Discrimination De Nos Langues Nationales Chez Nous

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