Conakry traverse une période inquiétante marquée par une recrudescence des enlèvements. Face à cette situation, Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier de l'Ordre des avocats de Guinée, exprime une vive préoccupation. Pour lui, la banalisation de ces actes constitue une menace grave pour la sécurité des citoyens, appelant à une réaction urgente des autorités.

Enlèvements en plein jour : une nouvelle norme inquiétante ?

Depuis plusieurs mois, la capitale guinéenne est confrontée à une série d'enlèvements, souvent commis en pleine journée et sous les yeux de témoins impuissants. Cette situation laisse perplexe et soulève des questions sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires.

« Nous ne devons pas accepter que les enlèvements deviennent une réalité normale dans notre société. La sécurité est un droit fondamental que chaque citoyen doit pouvoir revendiquer », a déclaré Me Traoré, dénonçant l’indifférence apparente face à cette montée de l’insécurité.

 Un phénomène mystérieux : l’absence de rançons

Ce qui rend ces enlèvements encore plus troublants, selon l'ancien Bâtonnier, c'est l'absence systématique de demandes de rançon, pourtant habituelle dans ce genre de situation. « Quand un citoyen est enlevé sans qu’aucune rançon ne soit exigée, cela nous amène à nous interroger sur les motivations réelles derrière ces actes », souligne-t-il.

Ces enlèvements, qui pourraient dissimuler des arrestations arbitraires effectuées hors du cadre légal, entretiennent un climat de mystère et d’inquiétude, d’autant plus que les autorités guinéennes restent silencieuses sur le sujet.

 Restaurer la confiance et la sécurité

Pour Me Traoré, il est impératif que les autorités agissent rapidement afin de restaurer la confiance et garantir la sécurité des citoyens. « Comment accepter que des individus puissent enlever quelqu’un en plein jour, à visage découvert, sans être inquiétés ? » s’interroge-t-il.

Alors que les cas d’enlèvements se multiplient, l'inaction des autorités alimente les spéculations et suscite de vives inquiétudes parmi la population. Me Traoré appelle à une prise de conscience urgente, estimant que la sécurité des citoyens doit redevenir une priorité nationale pour éviter des conséquences dramatiques sur la cohésion sociale.

 La sécurité, un droit inaliénable

Rappelant que la sécurité est un droit fondamental, Me Traoré avertit que ces actes, qu’ils soient motivés par des raisons politiques ou criminelles, représentent une atteinte directe à la liberté des citoyens. Il exhorte les autorités à prendre des mesures décisives pour protéger la population et restaurer la confiance dans l’État de droit.

Enfin, il pose une question cruciale : « Et si ces enlèvements n’étaient en réalité que des arrestations arbitraires déguisées ? » Cette interrogation, partagée par de nombreux Guinéens, appelle une réponse claire et immédiate des autorités.

Amadou Diallo