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Sandro Rosell
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En 2014, la croissance économique est plus faible que prévue, estimée à 0.6 % (contre un objectif initial de 4.5 %), en raison de l’épidémie d’Ebola.

 

Malgré la mise en place, en janvier 2014, du nouveau Parlement qui marque la fin de la transition, les tensions politiques persistent.

Le coût social de la stabilisation macroéconomique s’est aggravé avec Ebola, qui a dégradé les conditions de vie des populations les plus vulnérables et réduit davantage les chances d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.

 

La Guinée a connu une faible croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2014, avec un taux de 0.6 % contre 2.3 % en 2013. Ce ralentissement s’explique par les conséquences de l’épidémie d’Ebola, le retard dans la mise en œuvre des réformes structurelles et par les pénuries d’électricité. Dans l’hypothèse que l’épidémie soit maîtrisée au cours du premier semestre 2015, la croissance devrait atteindre 0.9 % en 2015 et 4.3 % en 2016, soutenue par la hausse des investissements publics, par une plus grande activité minière et par un meilleur approvisionnement en électricité.


L’exécution des réformes du Programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI) reste performante. Le retard accusé dans la mise en oeuvre de certaines mesures structurelles du programme s’explique par les tensions politiques en 2013, les contraintes de capacités institutionnelles, humaines et de coordination, et la nécessité de conduire des consultations plus approfondies avec les parties prenantes dans certains domaines. L’inflation a continué de reculer pour se situer à 8.6 % en 2014 contre 11.9 % en 2013. Si l’épidémie d’Ebola est rapidement maîtrisée, la situation devrait se stabiliser en 2015 et 2016, avec un déficit budgétaire revenu à un niveau soutenable, un niveau de réserves internationales supérieur à trois mois d’importations et le maintien du taux de change. Toutefois, la pauvreté reste préoccupante, en raison de la faible croissance économique, des problèmes de gouvernance, du manque d’infrastructures et de services de base, en raison aussi de la faiblesse du secteur privé, contrarié par un climat des affaires en progrès mais encore peu attractif.


La Guinée, dont la population est estimée à moins de 11 millions d’habitants, comprend quatre régions naturelles distinctes d’un point de vue agro-écologique. La Guinée Maritime et la Guinée Forestière disposent d’un potentiel agricole et de l’essentiel des projets miniers structurants (bauxite, alumine, fer). En Guinée Maritime, la région de Conakry est la plus développée : le taux de pauvreté y atteint 27.4 % contre 55.2 % au niveau national. 


En milieu rural, la densité est très faible. L’essentiel des ressources est concentré dans les centres urbains. Le faible maillage des réseaux de communications empêche le pays de se transformer structurellement. Les polarités autour des régions à fort potentiel sont sources de tensions et/ou de conflits (conflits fonciers, entre agriculteurs et éleveurs), dans un environnement sociopolitique difficile. La décentralisation n’a pas encore permis un transfert réel de ressources et de compétences au profit des collectivités locales. Les contraintes liées à la mise en œuvre des politiques d’aménagement territorial devraient conduire à une révision du Schéma national d’aménagement du territoire (Snat).

Source: Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2015