La transition en Guinée redéfinit les équilibres entre la junte au pouvoir et une classe politique autrefois influente. L'audit initié par le ministère de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) met en lumière un affaiblissement significatif des partis politiques, largement distancés des normes imposées par la charte des partis politiques. Ce rapport expose un paysage politique en crise, et déjà, près de cinquante formations ont été dissoutes, tandis que d’autres, telles que le RPG-Arc-En-Ciel, l’UFDG, et l’UFR, sont désormais sous surveillance. Ces partis risquent la dissolution s'ils ne prouvent pas leur conformité aux nouvelles exigences.
Le CNRD impose sa vision
Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), au pouvoir depuis la chute de l’ancien régime, entend transformer la scène politique guinéenne. En s'attaquant aux structures partisanes, la junte affirme son autorité tout en adressant un message clair aux citoyens : elle souhaite repositionner l'État comme garant de l'ordre et de la transparence. Le CNRD incite ainsi la population à questionner la sincérité d’une classe politique accusée de ne pas remplir son rôle.
Ce mardi, le ministre de l'Administration du Territoire a réuni les représentants des partis, marquant une étape décisive dans cette stratégie. Ce geste symbolique signale que le pouvoir militaire est désormais déterminé à réformer les règles du jeu politique en Guinée, réaffirmant que le système ne sera plus dominé par les acteurs traditionnels.
Un contexte électoral sous pression
Cette démonstration d’autorité survient alors que le calendrier électoral fait l’objet de critiques. En dépit des protestations, le CNRD semble décidé à maintenir son cap, imposant ainsi une feuille de route dans un climat politique sous tension.
Abdoul Chaolis Diallo