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C’est sous un soleil implacable que le Président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a foulé le sol de Mandiana ce jeudi 21 novembre. Après avoir parcouru 218 kilomètres depuis Siguiri, il a trouvé une foule en liesse à l’entrée de la ville, prête à célébrer un homme en mission : rapprocher le débat constitutionnel des populations.

À Mandiana, comme ailleurs, cette tournée s’apparente à une opération séduction. Mais au-delà des ovations et des discours, elle pose une question fondamentale : à quoi sert une Constitution si elle ne reflète pas les aspirations profondes du peuple ?

Un projet constitutionnel au cœur des débats

Sur la place des Martyrs, symbole de mémoire et d’espérance, les interventions se sont succédé. Ansoumane Diakité, président de la délégation spéciale de Mandiana, a lancé un appel clair : que chacun prenne sa part dans ce processus. Ce n’est pas qu’un exercice technique, mais une chance, dit-il, de façonner l’avenir institutionnel du pays.

Même son de cloche chez le préfet de Mandiana, Fodé Soumah, qui voit dans cette démarche un signe d’inclusivité. « Les populations de l’arrière-pays doivent sentir qu’elles comptent », a-t-il affirmé. Pourtant, derrière cette rhétorique de participation se cache une réalité moins reluisante : des infrastructures délabrées, une pénurie chronique d’eau potable et une absence criante de services de base.

Une écoute, mais quelles réponses ?

Dr Dansa Kourouma a tenu à rassurer. « Votre voix sera entendue », a-t-il promis, dans un style empreint de gravité. Mais l’écoute suffira-t-elle ? Les attentes exprimées par les habitants de Mandiana — routes praticables, électricité, réhabilitation des lieux historiques — sont des doléances qui, bien que récurrentes, peinent à trouver des réponses concrètes.

On pourrait saluer cette démarche participative, mais il est légitime de s’interroger : cette tournée est-elle une réelle volonté d’intégration ou une manœuvre pour légitimer un projet déjà ficelé ?

L’inclusivité, une ambition ou un slogan ?

Il faut reconnaître une chose au CNT : cette campagne redonne un semblant de souffle démocratique à un pays en quête de refondation. Mais l’enjeu est immense. Si la nouvelle Constitution n’est qu’un document imposé, elle sera perçue comme une énième rupture entre gouvernants et gouvernés.

Mandiana, comme tant d’autres localités, mérite plus qu’une visite éclair. Elle mérite des actes. Dr Dansa Kourouma et son équipe savent que le défi ne réside pas seulement dans les applaudissements d’un jour, mais dans leur capacité à traduire ces attentes populaires en réformes tangibles.

L’histoire jugera si cette tournée était un véritable acte d’écoute ou une parade bien orchestrée. Pour l’heure, les Guinéens, eux, attendent. Et ils attendent beaucoup.

Jacque Léno