Le climat d’insécurité s’intensifie en Guinée, marqué par une série d’enlèvements qui secouent le pays. Du colonel Célestin Bilivogui, disparu le 8 novembre 2023 et retrouvé mort un an plus tard, à Sadou Nimaga, ex-secrétaire général du ministère des Mines, kidnappé le 17 octobre 2024, en passant par les activistes du FNDC, Foniké Mengué et Billo Bah, disparus depuis le 9 juillet 2024, les cas s'accumulent. Face à cette montée des disparitions, le parti UFR (Union des Forces Républicaines) dirigé par Sidya Touré tire la sonnette d’alarme.
Lors de l’assemblée générale du parti, tenue ce samedi 23 novembre 2024, Mouctar Kalissa, secrétaire général du conseil national des jeunes de l’UFR, a directement interpellé les autorités de la transition. Il a notamment dénoncé le silence et l’inaction des dirigeants face à ce phénomène inquiétant.
« Un majeur a le droit de disparaître ? » : des propos qui choquent
Fustigeant des déclarations controversées du porte-parole du gouvernement – qui avait affirmé qu’« un majeur a le droit de disparaître » –, Mouctar Kalissa a exprimé son indignation : « Sommes-nous réellement en sécurité lorsque ceux censés nous protéger tiennent de tels propos ? Des hommes armés censés nous défendre deviennent une source d’insécurité sur le terrain. »
Kalissa a évoqué plusieurs cas récents, notamment celui d’un commerçant kidnappé alors qu’il revenait d’une prière, illustrant une insécurité désormais omniprésente.
« Le peuple doit briser la peur »
Pour inverser cette tendance, le responsable de l’UFR appelle à une prise de conscience collective : « La balle est dans le camp du peuple. Nous devons vaincre la peur et exiger des réponses. Ces kidnappings ne doivent pas devenir la norme. » Il rappelle que le pays dispose des structures nécessaires – police, gendarmerie, services d’enquête – pour faire la lumière sur ces disparitions et assurer la sécurité des citoyens.
Ce cri d’alarme résonne dans une Guinée où la transition politique est déjà sous tension, et où la sécurité devient un défi majeur. Les citoyens, eux, attendent des actes concrets de la part des autorités pour enrayer cette spirale d’insécurité.
Saliou Keita