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Le bilan est lourd. La tragédie survenue au stade du 3 avril de Nzérékoré, lors de la finale du tournoi doté du trophée Général Mamadi Doumbouya, a coûté la vie à 56 personnes et fait de nombreux blessés, selon les autorités. Parmi les rescapés, Maïkan Fofana, journaliste à Dabo Média, livre un témoignage poignant de cette journée qui a endeuillé la ville de Zaly.

Une bousculade meurtrière

Le drame s’est produit le 1er décembre 2024. Ce jour-là, le stade de Nzérékoré accueillait un match décisif. Tout bascule en deuxième mi-temps, lorsqu’un joueur de l’équipe de Labé est expulsé après avoir reçu un carton rouge. La décision de l’arbitre enflamme les esprits : des insultes fusent, des supporters tentent d’agresser l’officiel, et la tension monte.

Face à cette situation, les forces de l’ordre interviennent en lançant des gaz lacrymogènes. Ce geste, destiné à disperser la foule, déclenche une vague de panique. Les spectateurs se ruent vers la seule sortie, rapidement encombrée. « Nous avons couru vers la porte, mais il y avait trop de monde. Les bousculades ont commencé. Je me suis évanouie », raconte Maïkan Fofana.

Une survie grâce à des citoyens ordinaires

Alors que l’atmosphère devient suffocante, la journaliste est secourue non pas par les forces de l’ordre, mais par des habitants de Nzérékoré. « Ce sont des jeunes qui m’ont reconnue grâce à mon travail. Ils m’ont transportée hors du stade. » Malgré des douleurs persistantes à la poitrine, aux pieds et aux yeux, elle a été prise en charge dans une clinique locale, grâce au soutien de son média.

Un constat accablant

Maïkan Fofana pointe du doigt un dispositif de sécurité défaillant. « Dans une foule aussi compacte, utiliser du gaz lacrymogène est irresponsable. Le stade du 3 avril, encore inachevé, ne peut accueillir un tel événement sans mesures adaptées. » Elle déplore également la perte de son matériel professionnel et l’absence de considération pour les journalistes présents sur place.

Appel à des mesures responsables

Face à l’ampleur du drame, la journaliste exhorte les autorités à tirer des leçons. « Nos voisins prennent des précautions pour sécuriser ce type d’événements. Pourquoi pas nous ? Il faut des infrastructures adéquates et une gestion rigoureuse des foules. »

Aux familles des victimes, elle adresse un message de compassion et de foi. « Je leur présente mes condoléances et les encourage à s’en remettre à Dieu. »

Alors que les appels à une enquête se multiplient, ce drame soulève des questions cruciales sur la sécurité des événements publics en Guinée. Combien de tragédies faudra-t-il encore pour qu’une prise de conscience s’opère ?

Alpha Amadou Diallo Et Visionguinée