Ce samedi 14 décembre, l'Union des forces républicaines (UFR) a exprimé une profonde indignation face aux expulsions brutales de ressortissants sierra-léonais opérées par les autorités guinéennes. Le secrétaire général du Conseil de la jeunesse républicaine, Mouctar Kalissa, a dénoncé des conditions qu'il juge inhumaines et a exprimé sa préoccupation quant aux conséquences humanitaires de cette opération.
Les rapatriements ont été réalisés dans le cadre des opérations de démantèlement de zones jugées criminogènes à Conakry. Mais pour M. Kalissa, cette approche est loin de respecter les droits fondamentaux des individus concernés. "Nous avons assisté à une scène inacceptable : des hommes et des femmes, nos frères et sœurs, ont été arrachés à leur quotidien, leurs biens réduits en cendres avant d'être entassés dans des camions militaires, envoyés dans leur pays d'origine", s'est-il indigné. Il a averti qu’une telle situation risquait de ternir les relations diplomatiques entre la Guinée et la Sierra Leone.
Mais au-delà de la violence de l’expulsion, c’est toute une gestion de l’immigration qui est questionnée. L’UFR appelle ainsi à une régularisation de la situation des Sierra-Léonais résidant en Guinée. Kalissa propose une solution pragmatique : la mise en place de cartes de séjour payantes, à 60 000 GNF par mois. « Cette mesure pourrait permettre à l’État de renflouer ses caisses tout en régularisant la présence des Sierra-Léonais », a-t-il suggéré.
Mais les mots du secrétaire général de la jeunesse républicaine résonnent aussi comme un cri d’alarme face à l’injustice sociale et aux paradoxes de la situation. « On ne peut pas traiter nos voisins ainsi alors que tant de Guinéens eux-mêmes fuient la misère, la violence, l’insécurité », a rappelé Kalissa, évoquant l'exil de plus de 5 000 compatriotes guinéens, actuellement en route pour le Nicaragua. Un constat amer, qui souligne l’hypocrisie des autorités guinéennes, qui choisissent d’humilier des innocents tout en fermant les yeux sur des situations d’extrême précarité.
L’UFR plaide pour un respect scrupuleux des droits humains et des principes de dignité. « Il ne s’agissait pas de rapatrier des criminels, mais des travailleurs honnêtes », a conclu Kalissa, soulignant qu’aucune action contre les grands criminels n’avait été menée pendant cette opération, qui a laissé derrière elle des foyers détruits et des vies brisées. C'est là un appel à la responsabilité des dirigeants, pour une Guinée plus juste, plus humaine et plus respectueuse de la dignité de tous.
Fatimatou Diallo