L'année 2024 s’impose tristement comme la plus meurtrière pour les migrants tentant de rallier l’Espagne. Plus de 10 400 personnes ont trouvé la mort ou ont été portées disparues en mer, selon un rapport publié jeudi par l’ONG espagnole CaminandoFronteras. Ce bilan dramatique reflète une crise humanitaire sans précédent, amplifiée par une hausse significative des arrivées de migrants dans l’archipel des Canaries.
Ce rapport a été rendu public alors que les autorités maliennes annonçaient un nouveau naufrage meurtrier. D’après CaminandoFronteras, qui suit les embarcations en détresse et alerte les services de secours maritimes, la moyenne de 30 décès par jour fait de 2024 l’année la plus funeste depuis le début de leurs relevés.
Une hausse alarmante des drames en mer
Par rapport à 2023, où 6 618 migrants avaient péri ou été portés disparus, le nombre de victimes a augmenté de 58 %. Parmi les morts recensés cette année, l’ONG dénombre 421 femmes ainsi que 1 538 enfants et adolescents.
Les arrivées de migrants dans l’archipel des Canaries ont atteint un niveau exceptionnel : 43 737 personnes entre janvier et mi-décembre, contre 36 888 sur l’ensemble de l’année précédente, soit une augmentation de 18,6 %. Au total, 60 216 migrants ont rejoint illégalement l’Espagne par voie terrestre ou maritime en 2024, selon les données officielles.
La route de l’Atlantique, la plus meurtrière au monde
Le rapport souligne que «la route de l’Atlantique, avec 9 757 morts, demeure la plus meurtrière au monde». Les tragédies se sont particulièrement multipliées sur la route mauritanienne, consolidant ce pays comme principal point de départ vers les Canaries.
En Méditerranée, la route algérienne arrive en deuxième position avec 517 victimes enregistrées. Le détroit de Gibraltar a coûté la vie à 110 personnes, tandis que 73 migrants ont péri sur la route d’Alboran. Par ailleurs, 131 embarcations ont disparu avec l’ensemble de leurs passagers.
Face à ces chiffres accablants, CaminandoFronteras appelle à une réaction urgente des autorités espagnoles et internationales pour renforcer les efforts de sauvetage et adopter des politiques migratoires à la hauteur de cette crise sans précédent.
Source : OIM