Ce nouveau drame de l'immigration est passé presque inaperçu, tellement ces naufrages en Méditerranée sont désormais quasi quotidiens. Certains titres de la presse africaine s'en font toutefois l'écho. C'est le cas de Mali Actu, qui annonce : « naufrage tragique au large de la Tunisie : des dizaines de migrants, dont des enfants, perdus en mer ». Le drame s’est déroulé mercredi, aux premières heures de l’année 2025, « au moins 27 migrants ont trouvé la mort dans le naufrage de deux embarcations », précise Mali Actu, « ces bateaux transportaient environ 110 personnes, originaires d’Afrique sub-saharienne ».
C’est dans ce contexte que l’ONG CaminandoFronteras publie un rapport dont Afrik.com se fait l’écho, un rapport qui pointe du doigt le Maroc, accusé de « défaillances multiples », comme « les opérations de sauvetage maritimes sous équipées », ou encore « les embarcations en détresse ignorées pendant des jours ». Le rapport de l’ONG signale aussi « des pratiques de criminalisation des migrants : arrestations arbitraires, expulsion vers des zones désertiques et violences ». CaminandoFronteras, a également recueilli des témoignages, qui au-delà des polémiques, illustrent terriblement certaines de ces tragédies. Comme ce père de famille qui raconte avoir passé 11 jours en mer, « avec ses deux enfants, qui devenaient de plus en plus faibles, et qui sont morts dans ses bras ».
Verdict le 7 janvier
À la Une également, la fin des audiences, dans le procès de l’opposant Aliou Bah en Guinée. « Fin des plaidoiries et des réquisitions », annonce Guinée News. « Le parquet a requis deux ans de prison, le verdict est attendu le 7 janvier prochain ». « Au terme de ces plaidoiries et de ces réquisitions », ajoute Guinée News, « le juge Ousmane Sylla a donné la parole au prévenu pour sa propre défense ». Aliou Bah, qui est poursuivi pour « offense et diffamation, envers le chef de l’État », a demandé sa libération. Selon Guinée7.com, Aliou Bah s’est dit « innocent », et s’est présenté comme « un citoyen exemplaire », « un homme politique». « Aujourd’hui », a-t-il ajouté, « c’est évident qu’on veut me faire taire ». À la Une de Média Guinée, on voit l’opposant, en chemise, brandir le poing. Dans l’attente du verdict, il a été ramené en prison.
Accusations de détournement de fonds
La presse africaine s’intéresse également à l’affaire ChoguelMaïga. « ChoguelMaïga au cœur d’un scandale financier », titre Afrik.com. « Le bureau du vérificateur général vient de publier un rapport accablant sur des malversations financières et administratives ayant marqué le mandat de l’ancien premier ministre malien ». « Alors que les accusations de détournement de fonds publics s’accumulent », ajoute le site d’information, « certains y voient un règlement de comptes politiques orchestré par ses détracteurs ». Afrik.com souligne d'ailleurs que ce rapport « ne sort pas à un moment anodin », et rappelle que ChoguelMaïga a été « limogé » en novembre dernier, « après des désaccords avec les militaires au pouvoir ». « Interrogé sur ses accusations, il a préféré garder le silence. Cependant, son entourage dénonce un complot qui vise à le discréditer », nous dit Afrik.com.
Péché capital
Au Burkina voisin, Wakat Sera s’intéresse également de près à cette affaire, estimant que ChoguelMaïga a « commis le péché capital de critiquer le pouvoir de transition dont il était pourtant l’un des piliers ». « S’il n’est pas encore inquiété », ajoute Wakat Sera, « ChoguelMaïga ne doit pas être pour autant moins inquiet ». Son dossier a en effet été transmis à la cour suprême. « En tout cas », estime le site burkinabé, « ses ambitions politiques, voire présidentielles, risquent bien d’être refroidies, à moins que l’ancien Premier ministre qui a osé ouvrir ce front de désaccord avec ses anciens patrons, se tienne à carreaux ». En guise de conclusion, Wakat Sera s’exclame : « Tout porte à croire que les temps à venir seront mauvais, ou tout au moins menaçants, pour ChoguelMaïga qui devait bien s’y attendre, lui qui n’a pas su garder le silence, faisant fi de ce sage conseil attribué au Français Jean-Pierre Chevènement : « un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne » !
Source : Rfi