Premier ministre d’Alpha Condé entre 2018 et 2021, il est jugé par une cour spéciale pour détournement de fonds publics, corruption et blanchiment de capitaux. Le verdict sera connu mi-février.
L’ex-Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, en 2022.IKF
Il fait partie des anciens fidèles d’Alpha Condé, le président de la Guinée renversé par les hommes de Mamadi Doumbouya, en 2021. Cinq ans de prison ferme ont été requis, lundi 20 janvier, contre Ibrahima Kassory Fofana. Celui qui a été Premier ministre entre mai 2018 et septembre 2021 est jugé par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), une juridiction anticorruption mise en place par les militaires au pouvoir.
Lors de l’audience, la procureure de la Crief, Aminata Kaba, a aussi réclamé une amende de cinq milliards de francs guinéens (551 267 euros) et une saisie de tous les biens d’Ibrahima Kassory Fofana, dont trois comptes bancaires. Le verdict a été mis en délibéré au 13 février.
Incarcéré depuis avril 2022, l’ex-chef du gouvernement guinéen est soupçonné de malversations à hauteur de 15 milliards de francs guinéens (plus de 1,6 million d’euros), fonds destinés à la gestion anti-covid et à des programmes économiques et sociaux.
Lutte anti-corruption
La lutte contre la corruption fait partie des priorités affichées des autorités guinéennes. En novembre 2022, elles ont ordonné d’engager des poursuites contre l’ex-président Alpha Condé et plus de 180 hauts cadres ou ex-ministres, notamment pour des faits présumés de corruption.
Le 18 décembre, la Crief a ainsi condamné l’ancien ministre de la Défense, Mohamed Diané, à cinq ans de prison et 505 milliards de francs guinéens (environ 55 millions d’euros) de dommages et intérêts, pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption d’agents publics.
Si l’opposition dénonce l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, alors que de nombreux anciens dirigeants et figures de la société civile ont été incarcérés depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, le président de la transition, MamadiDoumouya, assure qu’il n’y a pas de « chasse aux sorcières » en Guinée.
(Avec AFP)