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Dans une Guinée en quête d'un nouvel élan, la science se trouve, à nouveau, sous les projecteurs. Le mercredi 22 janvier 2025, le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a signé une série de décrets réorganisant les directions de plusieurs institutions de recherche scientifique. Une initiative stratégique qui, bien que prometteuse, appelle à des réflexions plus profondes.

Un tour d'horizon des nouvelles nominations

Ces décrets concernent des structures variées, allant de la recherche environnementale à la virologie, en passant par les technologies endogènes et la biodiversité. Chaque nomination semble avoir été soigneusement réfléchie. Prenons par exemple le cas de l’Institut de recherche sur la biodiversité au Mont Nimba, où le Dr Adama Sangaré, spécialiste reconnu du programme “Man and Biosphere”, prend les rênes. Ou encore, au Centre de recherche en informatique et cybertechnologie (CRICT), où Dr Mamadou Aliou Barry, expert en intelligence artificielle, devient directeur général adjoint.

Si la diversité des profils inspire une certaine confiance, elle ne répond pas à toutes les questions. Ces nominations suffiront-elles à revitaliser un secteur miné par le sous-financement et la marginalisation politique ?

Un effort à saluer, mais…

Il est indéniable que ces décisions participent d’une vision plus large de renforcement des institutions scientifiques. L’idée semble être de mettre l’expertise nationale au service des besoins locaux. Cependant, la réalité demeure que ces institutions évoluent dans un contexte souvent caractérisé par des infrastructures obsolètes, une fuite massive des cerveaux et des budgets insuffisants.

Au-delà des nominations, il est urgent que des moyens significatifs soient alloués à ces centres. Car que peuvent faire des chercheurs, même les plus brillants, sans laboratoires modernes, sans accès à des bases de données actualisées, et sans financement pour des projets d’envergure ?

Science et transition : un pari politique ?

La transition politique actuelle place la recherche au centre de l’agenda national. Mais il est légitime de se demander si ces nominations traduisent une véritable priorité ou s’il s’agit simplement d’une manoeuvre pour gagner du temps ou de la sympathie. Si l’on espère que ces dirigeants seront de véritables moteurs de changement, ils auront besoin d’autonomie et d’un soutien politique réel pour affronter les défis qui les attendent.

Un appel à la responsabilité collective

Cette réorganisation doit être accompagnée d’un suivi rigoureux et d’une réelle responsabilisation des nouveaux responsables. Il est temps que la recherche scientifique en Guinée cesse d’être un domaine secondaire pour devenir un levier de développement national. Mais cela n’adviendra que si toutes les parties prenantes — état, secteur privé, société civile et chercheurs eux-mêmes — s’engagent dans cette voie.

En conclusion, ces nominations marquent une étape importante, mais elles ne sont qu’un point de départ. L’avenir de la recherche scientifique en Guinée dépendra de la capacité à transformer ces intentions en actions concrètes et soutenues.

Sibé Fofana