Le général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara, alias « Idi Amin », ministre de la Défense nationale, a récemment annoncé son projet phare pour 2025 : la construction d’un cimetière exclusivement réservé aux militaires. Une initiative inédite qui vise à honorer les « immortels », comme il les appelle, ces hommes et femmes qui donnent leur vie pour protéger la nation.

Lors d’une rencontre avec la hiérarchie militaire, le ministre a dressé le bilan de l’année 2024 tout en traçant les grandes lignes pour l’année à venir. Il s’est félicité de la confiance mutuelle qui règne entre les différents corps des forces de défense et de leur adhésion à la politique de « refondation et rectification institutionnelle » initiée par le CNRD sous la direction du président de la République.

« Cette collaboration est le fruit d’une vision commune et d’un engagement sans faille. Nous avons déjà réalisé des progrès notables, notamment avec la délocalisation sur un même site des écoles militaires interarmées », a-t-il déclaré.

Mais c’est bien l’annonce de la construction d’un cimetière militaire qui a retenu l’attention. Le ministre a expliqué sa vision en des termes empreints de symbolisme : « Nous devons trouver et viabiliser un domaine pour notre quartier général éternel. Un cimetière. On va créer un quartier pour les immortels. Comme le disait Charles Guiton, président de l’Académie française de la défense, ‘les mortels vivent de la mort des immortels’. Les civils sont les mortels, les soldats sont les immortels.»

Il a poursuivi en insistant sur l’importance de ce projet : « Tous les grands pays disposent de tels lieux pour honorer leurs héros tombés. Pourquoi pas nous ? C’est mon rêve pour le ministère de la Défense nationale, et c’est ainsi que nous pouvons mériter la confiance du chef suprême des armées. »

Cette déclaration, faite sur la télévision nationale, a suscité des réactions diverses. Si certains saluent l’initiative comme un hommage nécessaire aux militaires, d’autres s’interrogent sur la priorité de ce projet dans un contexte marqué par de nombreux défis économiques et sociaux.

Quoi qu’il en soit, le projet de cimetière militaire marque un tournant dans la façon dont la Guinée envisage de célébrer ses forces armées. Reste à voir comment cette ambition se concrétisera dans les mois à venir.

Saliou Keita