La récente décision du Général Mamadi Doumbouya d'offrir des véhicules neufs à certains artistes et personnalités politiques continue de faire couler beaucoup d’encre à Conakry. Ces dons, perçus comme une récompense pour leur soutien ou leur fidélité au chef de la junte, suscitent l’indignation dans certains cercles politiques et au sein de l’opinion publique.
Lors d’une intervention sur la radio Nostalgie Guinée, Abdoulaye Kourouma, président du parti Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), n’a pas mâché ses mots. Pour cet ancien député, le geste de l’exécutif envoie un signal inquiétant à la société guinéenne, en particulier à la jeunesse.
« Il ne faut pas que le gouvernement encourage la médiocrité et l’imbécilité dans notre pays, » a-t-il déclaré. L’homme politique déplore que ces véhicules, d’une valeur oscillant entre 600 et 800 millions de francs guinéens, soient offerts à des artistes qui, selon lui, se distinguent davantage par des insultes que par leurs œuvres, ou à des politiciens qu’il qualifie de « controversés » et opportunistes.
M. Kourouma craint que de telles pratiques n’envoient un message négatif à la jeunesse guinéenne. « Si le gouvernement continue d’offrir des voitures ou des maisons à ceux qui mentent, manipulent ou changent de camp à tout moment, les jeunes risquent de penser que c’est cela la voie à suivre pour réussir dans notre pays. C’est un danger pour l’éducation de notre jeunesse, » a-t-il averti.
Dans un contexte où les défis économiques et sociaux restent nombreux, ce geste de Mamadi Doumbouya alimente un débat sur l’usage des ressources publiques et sur les valeurs que l’État souhaite promouvoir. Une polémique qui, loin de s’estomper, pousse à s’interroger sur les priorités du gouvernement de transition.
Saliou Keita