Il y a des hommes dont l’engagement transcende le temps. Ibrahima Saikou Diallo, affectueusement surnommé CIA, appartient à cette catégorie rare. Fondateur de l’orphelinat « Aide aux enfants déshérités », cet homme au cœur immense continue d’inspirer, même après sa disparition. Ce week-end, sur le terrain de Hamdallaye, son souvenir était au centre d’une cérémonie bouleversante : un match de gala organisé pour honorer sa mémoire. Une journée où l’émotion a été aussi palpable que l’espoir qu’il a semé dans le cœur de centaines d’enfants.
Une cérémonie vibrante d’émotions
Dès les premières heures, une marche symbolique a donné le ton. Les enfants, vêtus de tee-shirts à l’effigie de CIA, ont parcouru les rues, laissant échapper des larmes silencieuses mais chargées de gratitude. Accompagnés de fanfares, ils ont convergé vers le terrain de Hamdallaye, transformé pour l’occasion en un lieu de souvenir et de célébration. Cette manifestation n’était pas seulement une évocation du passé, mais aussi un acte d’engagement pour un avenir meilleur.
L’impact d’une vie
Créé en 2015 par Ibrahima Saikou Diallo, l’orphelinat « Aide aux enfants déshérités » s’est imposé comme un phare pour les enfants les plus vulnérables. Sous son impulsion, et grâce au travail acharné de son équipe, des vies ont été transformées. Mamadou Mouctar Baldé, président de l’institution, a rappelé avec émotion les nombreuses réalisations de l’orphelinat. « Depuis sa création, nous avons réintégré plusieurs enfants dans leurs familles et formé des dizaines de jeunes à des métiers tels que la couture, la menuiserie ou l’artisanat. » Cette journée a été l’occasion de célébrer ces succès, notamment avec la remise de diplômes à 19 jeunes ayant achevé leur formation professionnelle.
Une mission toujours vivante
L’impact de CIA ne se limite pas à ces réalisations tangibles. Son héritage réside également dans les valeurs qu’il a inculquées à son équipe et aux enfants de l’orphelinat. « Nous mettons un accent particulier sur l’éducation religieuse et scolaire, car nous croyons que la connaissance est la clé pour briser le cycle de la pauvreté, » a souligné Mamadou Mouctar Baldé. Certains pensionnaires poursuivent leurs études dans des établissements publics et privés, tandis que d’autres apprennent des métiers pour bâtir un avenir autonome.
Une solidarité à renouveler
Malgré les succès, l’orphelinat fait face à des défis considérables. « Notre besoin le plus pressant est un espace plus grand, capable d’accueillir 500 enfants. Cela permettrait non seulement de les protéger, mais aussi de leur offrir des conditions de vie et d’apprentissage dignes, » a plaidé le président de l’institution. Cet appel s’adresse aux autorités, aux partenaires et à toutes les bonnes volontés. Parmi les soutiens actuels, des noms comme Bakary Diaby, qui finance la location du centre, et l’association Calebasse de l’Espoir, occupent une place particulière. Des institutions comme la Fondation Terre des Hommes et plusieurs écoles partenaires apportent également une aide précieuse.
Le symbole d’un homme d’exception
La journée s’est achevée par une remise de distinctions aux partenaires et aux jeunes diplômés, un geste simple mais puissant pour saluer l’engagement de chacun. Ce match de gala, au-delà de son aspect sportif, était un hommage vibrant à un homme qui a consacré sa vie à offrir une chance aux plus démunis.
Ibrahima Saikou Diallo n’est plus, mais son esprit demeure, porté par une équipe dévouée et des enfants qui continuent de rêver grâce à lui. En honorant sa mémoire, c’est une philosophie de vie que l’on célèbre : celle d’un homme d’exception qui a fait de l’espoir un moteur de transformation.
Alpha Amadou Diallo