Le gouvernement guinéen a exprimé son mécontentement face au dernier rapport de la mission électorale des Nations Unies en Guinée. Ce document met en évidence de nombreuses insuffisances dans le processus électoral en cours, destiné à restaurer l’ordre constitutionnel. Le Premier ministre Bah Oury a réagi lundi 27 janvier 2025, lors de son passage dans l’émission télévisée « On fait le point », diffusée sur la chaîne nationale.
Dans son intervention, Bah Oury a rappelé que le gouvernement avait sollicité l’appui des Nations Unies pour accompagner les efforts en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. « C’est nous qui avons demandé leur aide, pour qu’ils viennent évaluer nos besoins électoraux », a-t-il expliqué.
Cependant, le Premier ministre s’est insurgé contre ce qu’il a qualifié de « tropisme négatif » de certains experts onusiens. Selon lui, le rapport présente une image exagérément sombre de la situation, notamment concernant la rationalisation des partis politiques. « Le ministère de l’Administration du territoire a assaini la liste des 50 partis politiques, dont beaucoup n’avaient aucune existence légale. On interprète cela comme une volonté de restreindre l’espace civique. C’est absurde ! » a-t-il déploré.
Visiblement agacé par le contenu du rapport, Bah Oury a annoncé son intention de s’entretenir avec la coordinatrice du système des Nations Unies en Guinée. Une rencontre est prévue pour le 31 janvier prochain, en présence d’autres responsables étatiques.
« Ce rapport, je vais en discuter avec la coordinatrice. Comment peut-on demander une évaluation et recevoir un document qui dépeint tout en noir, sans relever aucun aspect positif ? Les mesures d’assainissement que nous appliquons, le Sénégal vient de les adopter récemment. Dire que cela restreint l’espace civique est incompréhensible », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a également critiqué l’attitude de certains intellectuels africains, qu’il accuse de manquer de sincérité envers leurs sociétés. « Ce rapport n’a pas été rédigé par un Européen, mais par un expert africain. Nos intellectuels doivent être honnêtes et cesser de servir des intérêts extérieurs. Ce document ne reflète pas la réalité sur le terrain », a-t-il conclu, fermement décidé à défendre la position de son gouvernement.
Ce bras de fer entre le gouvernement guinéen et les Nations Unies illustre les tensions autour du processus électoral, à un moment crucial pour l’avenir politique du pays.
Sibé Fofana