La transparence autour du gigantesque projet minier de Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde, reste une question brûlante en Guinée. Alors que la loi impose la publication des contrats miniers, celui de Simandou demeure confidentiel, alimentant les soupçons et les interrogations.
Lundi 27 janvier 2025, le Premier ministre Amadou Oury Bah s’est exprimé sur le sujet lors d’une interview à la Radiodiffusion Télévision Guinéenne (RTG). Face aux questions insistantes des journalistes, il a justifié cette opacité en invoquant des « intérêts stratégiques majeurs ».
« Chaque pays défend ses intérêts, et la diffusion d’informations stratégiques peut être préjudiciable. Est-ce qu’un gouvernement responsable publierait sa stratégie nucléaire ou industrielle ? », a-t-il rétorqué, rejetant toute accusation de manque de transparence.
Cette défense n’a pas convaincu tout le monde. Des voix s’élèvent pour dénoncer un déficit de transparence qui pourrait affaiblir l’adhésion populaire au projet. Mais pour Amadou Oury Bah, les résultats parlent d’eux-mêmes : « Le peuple voit ce qui est en train d’être construit. Ce qu’il veut, c’est du transport ferroviaire, de l’emploi, une amélioration de son niveau de vie. »
Le Premier ministre assure qu’il ne s’agit pas d’une dissimulation, mais d’un choix stratégique : « Laissez chaque chose en son temps. Cette volonté de croire qu’il y a quelque chose de caché est infondée. »
Un discours qui divise. Certains estiment que la Guinée doit protéger ses intérêts face à une concurrence internationale féroce, tandis que d’autres rappellent que la transparence est essentielle pour garantir la confiance des citoyens et éviter les dérives.
En attendant, le flou persiste. La Guinée, riche de son sous-sol mais souvent victime d’une gestion opaque de ses ressources, saura-t-elle concilier stratégie et transparence ? Une question qui reste sans réponse.
Algassimou L Diallo