Aujourd'hui encore, 600 millions d'Africains vivent sans électricité, soit 83 % des populations privées d'énergie dans le monde, selon le rapport Tracking SDG 7: The Energy Progress Report publié en juin 2023. Un constat alarmant qui freine le développement économique du continent. Comment inverser la tendance ? C'est la question centrale qui a animé le Sommet africain de l’énergie Mission 300, tenu les 27 et 28 janvier 2025 en Tanzanie.
À l’issue des discussions, 30 chefs d'État et de gouvernement ont adopté la Déclaration sur l’énergie de Dar es Salaam, un texte stratégique qui sera soumis à l'Union africaine en février pour approbation. Objectif affiché : raccorder 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030.
Un engagement financier massif
Pour concrétiser cette ambition, les partenaires de Mission 300 ont annoncé un appui financier dépassant les 50 milliards USD. Parmi les principaux bailleurs de fonds :
- Groupe de la Banque africaine de développement et Banque mondiale : 48 milliards USD d’ici 2030, ajustables en fonction des besoins.
- Agence française de développement : 1 milliard d’euros dédiés à l’accès à l’énergie en Afrique.
- Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures : entre 1 et 1,5 milliard USD pour soutenir Mission 300.
- Banque islamique de développement : 2,65 milliards USD entre 2025 et 2030.
- Fonds OPEP : 1 milliard USD pour financer les projets d’électrification.
Des stratégies nationales en marche
Douze pays, dont la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Libéria, le Niger, le Nigéria, le Sénégal et la Tanzanie, ont présenté des plans énergétiques détaillés. Ces initiatives visent à renforcer l'accès à l'électricité, développer les énergies renouvelables et attirer les investissements privés.
Avec ces engagements financiers et politiques, l'Afrique amorce une nouvelle phase dans sa quête d’électrification. Reste à voir si les promesses seront tenues et si, d’ici 2030, la lumière brillera enfin pour 300 millions d'Africains.
Rajack Maomi