Assign modules on offcanvas module position to make them visible in the sidebar.

Testimonials

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Sandro Rosell
FC Barcelona President

Nous avons 704 invités et aucun membre en ligne

Note utilisateur: 0 / 5

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

C'était censé être une audience de routine, une étape de plus vers la conclusion du dossier Oyé Guilavogui. Mais ce lundi 10 février 2025, la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a basculé dans une nouvelle dimension. Ce qui ressemblait à une simple affaire de détournement s'est soudainement transformé en un véritable puits sans fond de corruption présumée.

Jusque-là, l'ex-ministre de l'Environnement était accusé d'avoir soustrait 50 millions de dollars destinés à la relance de la Sotelgui. Mais la donne a changé radicalement avec la décision du juge Yacouba Conté de rouvrir les débats et d'élargir les accusations. Et les chiffres avancés ont de quoi donner le tournis :

  • 300 millions de dollars pour le projet Backbone ;
  • 50 millions de dollars pour la relance de la Sotelgui ;
  • 94 milliards 015 millions 287 mille 666 francs guinéens pour l'exercice budgétaire 2020 ;
  • 17 milliards 934 millions 688 mille 265 francs pour l'exercice 2021 ;
  • 10 milliards de francs pour un projet de reboisement.

La CRIEF ne traque plus un détournement isolé. Elle plonge dans ce qui pourrait être l'un des plus grands scandales financiers de l'histoire récente du pays.

Une instruction qui se complexifie

Face à ces nouvelles révélations, l'instruction prend une toute autre ampleur. Le substitut du procureur a demandé un délai supplémentaire pour examiner en profondeur les audits des projets Backbone et Sotelgui. Me Pépé Antoine Lamah, avocat de l'État, exige quant à lui une inspection complète de la gestion du ministère de l'Environnement en 2021. Mieux encore, il souhaite la comparution d'un représentant de Huawei afin de clarifier certains points obscurs.

Le juge Conté, déterminé à creuser jusqu'au bout, a donné son feu vert. L'Inspection générale d'État est maintenant chargée de passer au crible toute la gestion ministérielle sous Oyé Guilavogui.

Une défense en eaux troubles

Du côté de la défense, c'est la riposte d'urgence. Maître Salifou Beavogui tente de freiner la tempête en invoquant l'état de santé de son client, hospitalisé en Tunisie. Il plaide pour le renvoi de l'affaire, arguant que son client doit être présent pour assurer sa propre défense. Mais la CRIEF n'est pas d'humeur à temporiser. "Vous pouvez assister votre client, mais non le représenter. Vous n'avez pas droit à la parole en son absence", tranche le juge Conté, rejetant toute tentative de report. L'audience est finalement ajournée au 5 mars prochain.

Un dossier qui pourrait faire vaciller bien des certitudes

Derrière le cas Oyé Guilavogui, c'est un système entier qui risque d'être mis à nu. Comment de telles sommes ont-elles pu être englouties sans réelle traçabilité ? Qui d'autres pourraient être impliqués dans ce gouffre financier ? La CRIEF, en élargissant le champ de son enquête, ouvre peut-être la boîte de Pandore.

Une affaire à suivre de très près.

Algassimou L Diallo