Conakry, 15 février 2025 – Le contentieux autour de la résidence de Sidya Touré à la Minière continue d’agiter la scène politique guinéenne. Malgré la décision de la Cour suprême invalidant son titre de propriété, l’Union des forces républicaines (UFR) demeure persuadée que son leader finira par récupérer son bien.
Une affaire toujours sous tension
Lors de son assemblée générale hebdomadaire ce samedi, l’UFR a réaffirmé sa volonté de récupérer la propriété saisie par la junte militaire. Face à un auditoire acquis à sa cause, Alia Kolon Bangoura, membre du bureau exécutif du parti, a vivement critiqué la décision de la plus haute juridiction du pays.
Un achat contesté mais défendu
« Nous avons pris acte de la décision de la Cour suprême, mais nous savons que cette résidence a été acquise en toute légalité en 1996 », a-t-il déclaré. Il a rappelé que l’achat avait été réalisé directement auprès de l’État guinéen, que toutes les formalités administratives avaient été respectées et que le paiement avait été dûment effectué au Trésor public.
Ancien Premier ministre sous Lansana Conté, Sidya Touré disposait même d’un décret validant cette acquisition, adopté par l’Assemblée nationale de l'époque. « Il a suivi toutes les procédures requises. Cette décision de la Cour suprême crée un précédent dangereux », a alerté M. Bangoura.
Une mobilisation sans faille
Malgré la sentence judiciaire, l’UFR refuse d’abandonner le combat. « Nous sommes convaincus que cette maison appartient à Sidya Touré. Même dans mille ans, elle restera la sienne », a martelé un cadre du parti sous les applaudissements nourris des militants.
Le parti assure qu’il poursuivra la lutte par toutes les voies légales disponibles. « Ce bien sera restitué à son propriétaire légitime, car son acquisition s’est faite en toute transparence », a insisté M. Bangoura.
Un enjeu bien plus large
Pour l’UFR, cette affaire ne se limite pas à un simple conflit foncier. « Le pouvoir actuel remet en cause un décret présidentiel signé par un chef d’État élu, Lansana Conté. C’est une atteinte grave à la stabilité juridique du pays », a dénoncé Alia Kolon Bangoura.
Selon lui, cette situation engendre une incertitude pour tous les citoyens. « Si un acte validé par un président et l’Assemblée nationale peut être annulé des années après, qui peut encore avoir confiance en son titre foncier en Guinée ? »
Alors que la polémique enfle, l’UFR reste mobilisée, convaincue que la résidence de la Minière reviendra un jour à son leader.
Amadou Diallo