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Cela fait presque un an que le Colonel Pépé Célestin Bilivogui a été arraché à sa famille, enlevé dans des circonstances toujours aussi troubles. Depuis cette disparition, une seule certitude hante les siens : ils sont privés du droit fondamental de lui dire adieu. En septembre 2024, les autorités ont annoncé la mort du colonel, mais son corps demeure introuvable. Rose Bilivogui, sa fille, mène depuis lors un combat acharné pour récupérer la dépouille de son père et lui offrir une sépulture digne.

Un enlèvement et un silence insupportable

C’était en novembre 2023. Le colonel Bilivogui, officier respecté, était enlevé dans son bureau sans que nul ne puisse comprendre le pourquoi du comment. Depuis ce jour, sa famille n'a reçu que des bribes d'informations, souvent vagues, toujours insuffisantes. Puis, après des mois de silence, la nouvelle est tombée : il est décédé. Mais aucune précision sur les circonstances de sa mort, aucune explication sur l'endroit où se trouve son corps. Pour la famille Bilivogui, c'est une double peine : l’incertitude, suivie de l’impossibilité de lui offrir une ultime révérence.

Le cri du cœur d'une fille

Rose Bilivogui est au premier plan de cette lutte. À travers ses messages, son visage exprime la douleur de milliers de familles confrontées à des tragédies similaires. Sur les réseaux sociaux, elle livre un appel déchirant : « Aujourd’hui, mon père aurait eu 63 ans. Il nous manque cruellement, et chaque jour sans son corps aggrave notre souffrance. » Ses mots reflètent une douleur poignante, celle d’une fille qui, au-delà de l’injustice de la perte, est condamnée à attendre encore et encore, dans l’incapacité de tourner la page.

Elle évoque le souvenir de son père avec émotion : un homme d’une grande intégrité, respecté pour sa droiture et son humanité. « Mon père mérite de reposer en paix. Lui, qui a tant donné à ce pays, pourquoi lui refuse-t-on ce droit élémentaire ? »

Un deuil refusé

Ce qui s'apparente à une rétention du corps de Bilivogui par les autorités n’est pas qu’une violation des droits de la famille, c’est aussi un déni d’humanité. Comment commencer à guérir quand la perte n’est pas acceptée, quand l'ultime hommage ne peut être rendu ? Rose confie avec amertume qu’elle se sent « dans un entre-deux insupportable, oscillant entre colère et tristesse ». Car ce deuil inachevé, c’est bien plus qu’un simple retard : c’est la négation même de la dignité du défunt.

Un appel à l'humanité

Face à cette situation intenable, Rose fait appel à l’humanité des autorités. « Papa, tu te serais battu pour qu'un être cher puisse reposer en paix. Aujourd’hui, c’est à moi de mener ce combat pour toi. » Son appel résonne comme un dernier espoir : rendre le corps du colonel, permettre à sa famille de clore ce chapitre douloureux de leur histoire, et surtout, accorder au colonel le repos qu’il mérite.

Justice pour un homme d’honneur

Ce combat, Rose et sa famille ne sont pas prêts à l’abandonner. Leur objectif est clair : obtenir la restitution du corps et offrir au Colonel Bilivogui les honneurs dus à son rang. « Nous ne cesserons pas de réclamer justice, pour toi papa, pour ce que tu as été et ce que tu représentes toujours pour nous », promet Rose.

Dans ce combat contre l’indifférence, la famille Bilivogui incarne une voix qui se refuse au silence. Pour eux, pour Rose, c’est une question d’honneur, de mémoire, mais surtout de justice. Tant que le corps du colonel ne leur sera pas restitué, la douleur restera vive, le deuil impossible, et le combat, inévitable.

Algassimou L Diallo