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Vendredi, les États-Unis ont stupéfait d’autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU en empêchant un vote sur une résolution pour un cessez-le-feu dans divers conflits à travers le monde afin d’aider les pays en difficulté à mieux lutter contre la pandémie de coronavirus, ont déclaré des diplomates.

« Les États-Unis ne peuvent pas soutenir le projet actuel », a déclaré la délégation du pays, sans plus de détails, aux 14 autres membres du Conseil de sécurité, après près de deux mois de négociations difficiles sur le texte.

La dernière impasse continue de laisser l’instance mondiale de paix et de sécurité largement muette face à une pandémie une fois au cours d’un siècle qui a tué plus de 270 000 personnes et fait craindre davantage les plus vulnérables du monde.

Lorsqu’on lui a demandé des explications sur la décision des États-Unis, un responsable du département d’État a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que la Chine avait « à plusieurs reprises bloqué des compromis qui auraient permis au Conseil d’aller de l’avant ».

Des diplomates ont déclaré à l’AFP que le langage utilisé dans le projet pour décrire l’Organisation mondiale de la santé était à l’origine de la décision des États-Unis d’empêcher le vote.

Mais d’autres sources ont déclaré que Washington souhaitait que le Conseil revienne à un premier projet de résolution qui soulignait la nécessité de « transparence » dans la coopération mondiale pour lutter contre la pandémie.

« À notre avis, le Conseil devrait soit adopter une résolution limitée au soutien à un cessez-le-feu, soit une résolution élargie qui répond pleinement à la nécessité d’un engagement renouvelé des États membres en matière de transparence et de responsabilité dans le contexte de COVID-19 », a déclaré le Département d’État. dit le fonctionnaire.

Le président américain Donald Trump a accusé l’OMS de minimiser la gravité de l’épidémie en Chine.

La procédure bloquée par les États-Unis aurait permis aux auteurs de la résolution, la France et la Tunisie, de la mettre aux voix.

La dernière version du texte appelait à la cessation des hostilités dans les zones de conflit et à une « pause humanitaire » de 90 jours pour permettre aux gouvernements de mieux lutter contre la pandémie parmi les plus souffrants.

Il a appelé toutes les nations à « renforcer la coordination » dans la lutte contre les virus et a souligné le « besoin urgent de soutenir tous les pays, ainsi que toutes les entités pertinentes du système des Nations Unies, y compris les agences de santé spécialisées, et d’autres organisations internationales, régionales et sous-régionales pertinentes.  »

Ce libellé, qui fait implicitement référence à l’OMS sans le mentionner explicitement, était le compromis obtenu des États-Unis et de la Chine jeudi soir, selon des diplomates

«Très mauvaises nouvelles»

Washington avait menacé d’utiliser son veto s’il y avait une référence explicite à l’OMS, tandis que Pékin brandissait son propre veto si l’organisme de santé mondial n’était pas mentionné, avant d’accepter finalement qu’il ne le serait pas.

Les diplomates ont déclaré que les États-Unis avaient abandonné il y a plus d’une semaine sa demande de mentionner la transparence dans le texte franco-tunisien. La « balle était dans le camp chinois », a déclaré l’un d’eux auparavant.

Le revirement américain « est une très, très mauvaise nouvelle pour les Nations Unies, le Conseil de sécurité et le multilatéralisme », a déclaré un ambassadeur d’un membre du Conseil de sécurité.

Depuis le 23 mars, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réclame la cessation des hostilités dans le monde, exhortant toutes les parties en conflit à déposer les armes et à permettre aux pays déchirés par la guerre de combattre le coronavirus.

L’ambassadeur de France Nicolas de Rivière a déclaré à l’AFP qu’il souhaiterait « bien sûr continuer à tenter de parvenir à un accord, s’il y a de la place ».

Son homologue tunisien Kais Kabtani a déclaré que les discussions se poursuivaient « pour convaincre les Américains ». Il a promis que la procédure pour aller au vote serait reprise.

Ironiquement, le Conseil de sécurité a également participé vendredi à une importante vidéoconférence organisée par l’Estonie, qui assure la présidence tournante de cet organe ce mois-ci, à l’occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Plus de 50 ministres du monde entier y ont participé, la plupart d’entre eux lançant un « plaidoyer pour le multilatéralisme ».

Camille Legaré (www.reponserapide.com)