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« Une terrible escalade » : c'est ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié le tir de missile balistique hypersonique de la Russie qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine.

Ce sont devant des élus locaux rassemblés à Berlin que le chancelier allemand s'est exprimé. S'il a parlé d'une terrible escalade dans le conflit, il est toutefois resté sur sa position de prudence dans le soutien militaire à Kiev.

L'Allemagne ne fournira pas à l'Ukraine des missiles de croisière capables de «  pénétrer profondément dans le territoire russe  ». Et cette position ne devrait pas changer de sitôt, d'autant que des élections se profilent à l'horizon et que Olaf Scholz compte bien se faire réélire.

Selon un sondage paru jeudi, 61 % des Allemands soutiennent par ailleurs la décision du chancelier de ne pas fournir à Kiev des missiles Taurus, en mesure de frapper le territoire russe.

Orechnik, une arme pour menacer

A en croire Moscou, Kiev a tiré cette semaine, pour la première fois depuis le début de la guerre, des missiles occidentaux contre des cibles situées en Russie. Et ceci à deux reprises. C'est donc en réponse à ces attaques que l'armée russe a tiré à son tour, jeudi, son nouveau missile balistique hypersonique.

Baptisée Orechnik, c'est-à-dire « noisetier », cette arme, conçue pour porter une ogive nucléaire, était jusqu'à présent inconnue dans l'arsenal russe. Il s'agit d'un missile balistique « à portée intermédiaire », difficile voire impossible à intercepter, selon Moscou, et qui peut atteindre des cibles comprises entre 3.000 et 5.500 kilomètres.

S'il est une menace pour la quasi-totalité des pays d'Europe, selon certains experts, ce missile pourrait aussi théoriquement toucher des cibles sur la côte ouest des Etats-Unis.

Pour le Kremlin, il est certain qu'à Washington, où l'administration Trump se met lentement en marche en attendant l'investiture de Donald Trump, on a « compris » le message de Vladimir Poutine dans son allocution de jeudi.

Des inquiétudes au sujet de l'avenir

Si la Russie affiche une certaine assurance et semble se mettre en position de force en cas d'éventuelles futures négociations, du côté de l'Ukraine, c'est l'inquiétude qui domine. Inquiétude que la Russie frappe à nouveau.

Le Parlement ukrainien a annulé sa séance de ce vendredi par crainte de frappes russes.

Inquiétude également que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine. Une aide pourtant vitale pour l'armée ukrainienne.

A Moscou, les partisans du Kremlin en sont eux convaincus : la Russie « ne cédera pas » face aux Occidentaux, alors que Vladimir Poutine, qui a lancé la guerre en Ukraine en février 2022, a estimé jeudi soir que ce conflit avait désormais tout d'une guerre « mondiale. »

Des menaces non dénuées d'une allusion aux armes nucléaires et qui ne sont pas prises à la légère. L'Otan et l'Ukraine devraient se retrouver mardi à Bruxelles pour aborder le sujet.

Le Premier ministre Viktor Orban, resté proche du Kremlin malgré la guerre en Ukraine, a appelé ce vendredi l'Occident à ne pas minimiser les menaces de la Russie, un pays doté des « armes les plus destructrices au monde ».

Auteur: Carole Assignon