Israël a détruit plusieurs sites militaires en Syrie par des frappes en série de l’aviation israélienne. Aéroports, lieux de stockage d'armes, centres de recherche... les cibles sont nombreuses et les frappes visent à anéantir le système de défense syrien.
Des journalistes de l'Agence France-Presse ont entendu de fortes explosions mardi à l'aube, et des images en direct de l'AFPTV ont montré d'épaisses colonnes de fumée au-dessus du centre-ville de la capitale, Damas.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Israël a ciblé au cours des dernières 24 heures plus de 300 sites liés à l’armée syrienne. En Israël, les experts expliquent qu’il s’agit d’aéroports, de radars, de dépôts d'armes et de munitions et de centres de recherche militaires.
Un centre de recherches à Damas, relevant du ministère syrien de la Défense et visé par des frappes israéliennes lundi soir a été complètement détruit, a constaté mardi un journaliste de l'AFP. Ce centre à Barzé, accusé par les Etats-Unis d'être lié au programme d'armement chimique syrien, avait déjà été visé en avril 2018 lors de frappes concertées américaines, françaises et britanniques.
Autre cible, le système de défense aérien considéré comme le plus dense au monde, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Des frappes ont aussi endommagé des navires de la marine syrienne dans le port de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie.
Hier, lundi 9 décembre, Israël a confirmé avoir détruit au cours des derniers jours des dépôts d'armes chimiques en Syrie pour éviter qu'ils ne tombent aux mains des rebelle. Les nouveaux maîtres de la Syrie sont animés par « une idéologie extrême de l'islam radical », et « c'est pourquoi nous avons attaqué des systèmes d'armes stratégiques, par exemple des restes d'armes chimiques ou des missiles et roquettes à longue portée, afin qu'elles ne tombent pas aux mains d'extrémistes », a déclaré lundi le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, précise l'Agence France-Presse.
D’autre part, sur le plateau du Golan, l'armée israélienne s’est emparée de la zone tampon entre Israël et la Syrie. En Israël, on souligne que tout cela se fait en complète coordination avec les États-Unis. Une incursion condamnée par l'Iran qui parle d'une « violation » du droit international.
Hier, lundi, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre israélien a exposé sa vision pour l'avenir de la Syrie : il a exprimé le souhait de voir émerger « une autre Syrie ». « Ceux qui coopèrent avec nous en tireront de grands bénéfices, ceux qui ne le font pas subiront de lourdes pertes », a conclu Benyamin Netanyahu.
Accord sur le désengagement dans le Golan signé en 1974 entre la Syrie et Israël
Israël a conquis une partie du plateau du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de juin 1967. Le 6 octobre 1973, l'Égypte et la Syrie déclenchent une offensive contre Israël, à l'ouest le long du canal de Suez et à l'est sur le plateau du Golan, pour l'obliger à restituer les territoires conquis. Après des revers, l'armée israélienne reprend le dessus au prix de lourdes pertes.
La zone tampon démilitarisée et sous contrôle de l'ONU a été créée à la suite d'un accord de désengagement des forces israéliennes et syriennes en 1974 après la guerre israélo-arabe de 1973. Signé le 31 mai 1974, l’accord entre Israël et la Syrie a officiellement mis fin à la guerre du Kippour et à la période d'usure qui a suivi sur le front syrien. Dans l'accord, il a été décidé que les deux pays maintiennent le cessez-le-feu et restituent les prisonniers de guerre des deux côtés. Les prisonniers ont été libérés immédiatement après la signature de l’accord de désengagement et Israël s’est retiré du mont Hermon et des zones enclavées dans la zone. La nouvelle ligne de séparation a été achevée le 26 juin 1974.
Israël a annexé en 1981 la partie du Golan sous son contrôle.
Source : rfi