La chaîne qatarienne Al Jazeera a dénoncé jeudi la décision de l'Autorité palestinienne de suspendre sa diffusion et ses activités dans les Territoires palestiniens, affirmant qu'il s'agissait d'une « tentative de masquer la réalité » en Cisjordanie occupée.
L'Autorité palestinienne avait annoncé mercredi soir cette décision, en accusant la chaîne d'« incitation à la sédition » et d'« ingérence » dans ses affaires.
« Le comité ministériel compétent, composé des ministères de la Culture, de l'Intérieur et des Communications, a décidé de suspendre la diffusion et de geler toutes les activités de la chaîne Al Jazeera et de son bureau en Palestine » et de « suspendre le travail de tous les journalistes, employés, équipes et chaînes affiliées jusqu'à ce que son statut juridique soit rectifié », selon l'agence de presse officielle Wafa. « Cette décision intervient en réponse à l'insistance d'Al Jazeera à diffuser des contenus et reportages caractérisés par de la désinformation, de l'incitation à la sédition et de l'ingérence dans les affaires internes palestiniennes », avait ajouté l'agence.
« Une tentative de masquer la réalité sur le terrain »
Un employé d'Al Jazeera en Cisjordanie occupée a confirmé à l'AFP que le bureau de la chaîne à Ramallah avait été informé mercredi de sa suspension. Al Jazeera diffusait mercredi soir des images montrant des policiers de l'Autorité palestinienne apportant à ses journalistes à Ramallah un document judiciaire officiel, daté du 1er janvier 2025.
La chaîne qatarienne a dénoncé jeudi cette suspension, affirmant qu'elle intervenait à un moment « où l'Autorité palestinienne tente de dissuader Al Jazeera de couvrir l'aggravation des événements dans les Territoires palestiniens occupés » et après « une campagne d'intimidation » menée à l'encontre de ses journalistes.
Al Jazeera, qui défend la neutralité de son travail, a affirmé jeudi que la suspension de ses activités constituait « une tentative de masquer la réalité sur le terrain dans les territoires occupés, en particulier dans des villes comme Jénine et son camp de réfugiés ».
Source : Rfi