Le président américain élu Donald Trump, condamné au pénal à New York au printemps pour des paiements cachés à une star du film X, connaîtra sa peine le 10 janvier, dix jours avant son investiture, mais il n'ira pas en prison, a annoncé, vendredi 3 janvier, le juge du tribunal de Manhattan.
Donald Trump doit « comparaître pour sa sentence, à la suite de sa condamnation, le 10 janvier 2025 », a ordonné, vendredi 3 janvier, le juge du tribunal de Manhattan, Juan Merchan, dans un document judiciaire. Il a précisé ne pas être « enclin à imposer une peine d'incarcération » à l'ancien et futur locataire de la Maison Blanche, âgé de 78 ans. Celui qui sera le 20 janvier le 47e président des États-Unis a dénoncé une « mascarade ».
Le magistrat de l'État de New York a toutefois rappelé qu'une peine de prison ferme - avec un possible mandat de dépôt - était rendue juridiquement possible par la condamnation pénale historique du printemps 2024. Le condamné devra se présenter en personne au tribunal, au palais de justice dans le sud de la grande île new-yorkaise de Manhattan, ou à distance par vidéo, mais il a jusqu'à dimanche pour faire connaître sa « préférence ».
Après six semaines de procès en pleine campagne électorale, dans un climat électrique, Donald Trump fut le 30 mai le premier ex-président américain (2017-2021) à être condamné au pénal. Le jury du tribunal de Manhattan l'avait reconnu coupable de 34 chefs d'accusation pour des paiements cachés à une star du porno, Stormy Daniels, effectués juste avant la présidentielle de novembre 2016. Il lui est reproché une « falsification comptable aggravée pour dissimuler un complot visant à pervertir l'élection de 2016 » qu'il avait remportée contre la démocrate Hillary Clinton.
Une « attaque politique illégitime qui n'est rien d'autre qu'une mascarade »
La justice a conclu que les 130 000 dollars versés à Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, étaient censés la faire taire sur un bref rapport sexuel en 2006 alors que Donald Trump était déjà marié à Melania, alors enceinte de leur fils. L'intéressé, lui, nie toute relation sexuelle.
Après des mois de recours et la victoire à la présidentielle du 5 novembre, le camp Trump n'a pas réussi à faire annuler ce verdict historique sur la base de l'immunité présidentielle. Cette immunité avait été élargie le 1er juillet par une décision de la Cour suprême des États-Unis. Sous une énorme pression politique, le juge Merchan avait plusieurs fois repoussé depuis le 30 mai le prononcé de la peine.
Dans la soirée, Donald Trump a tonné sur son réseau Truth Social contre une « attaque politique illégitime qui n'est rien d'autre qu'une mascarade » et s'en est pris une nouvelle fois au juge Merchan, « partisan extrémiste » et « sans respect pour la Constitution ».
Source : Rfi