Les incendies les plus importants continuent de progresser autour de la deuxième ville des États-Unis. Le dernier bilan s’élève à seize morts et le feu qui a ravagé le quartier de Pacific Palisades inquiète particulièrement les pompiers.
L’incendie « Palisades », comme il a été appelé, est le plus important en superficie et c'est celui qui a causé les destructions les plus spectaculaires, notamment à Pacific Palisades et à Malibu, sur la côte. Ce feu se déplace désormais vers l’est. De nouveaux ordres d’évacuation ont été lancés, notamment pour le quartier de Brentwood, qui est un quartier très peuplé.
Comme dans la plupart des cas, le seul élément encore debout dans ces quartiers, c’est la cheminée, construite en dur et pas en bois comme le reste des murs. Lolita habitait à Malibu depuis plus de trente ans. Elle est partie en quelques minutes. « C'était dans un quartier qui n'a jamais brûlé. C'est la première fois que ça arrive comme ça. Cette fois-ci on a pas eu d'avertissement du tout. Les pompiers traversaient dans toutes les rues pour dire "sortez tout de suite" », explique-t-elle.
Le feu avance
Ce n’est pas la première fois que Lolita et son mari sont évacués. Mais cette fois, ils sont partis en laissant toute leur vie derrière eux. « D'habitude, quand on avait le temps d'évacuer, on mettait tout dans nos voitures. Tous les papiers importants, tout... Cette fois-ci, rien, on a tout perdu. On a pris deux valises, on y a jeté des vêtements, mais pas les documents importants », déplore-t-elle.
Le porte-parole du comté de Los Angeles ne cache pas son inquiétude. Le feu se rapproche de plus en plus d’un axe très important, l’autoroute inter-États 405. Une autoroute nord - sud très fréquentée, qui relie la ville de Los Angeles à ce que l’on appelle ici la « vallée », la vallée de San Fernando, une zone très peuplée située au nord des collines de Hollywood. C’est le long de cette autoroute que l’on trouve notamment le centre Getty, un centre d’art contemporain majeur. C’est l’un des rares bâtiments bâtis en pierre et il est censé être à l’épreuve des flammes.
Un meilleur accès à l'eau pour les pompiers
La mauvaise nouvelle, c’est que les vents, qui s’étaient calmés depuis vendredi, devraient à nouveau se renforcer, rendant la tâche des soldats du feu plus difficile. La bonne, c'est que l'accès à l'eau pour les pompiers semble s'améliorer.
« Nous avons isolé certaines conduites, donc nous avons maintenant un meilleur accès à l'eau et nous avons apporté de l'eau par camions, explique au micro de RFI David Acuña, le porte-parole de Calfire, le département de la protection des forêts et des incendies de Californie. Maintenant, on a suffisamment d’eau, il s'agit alors d'aller dans les zones qui sont brûlées et d’éteindre le feu pour faire en sorte qu'il n'y ait pas d'autres étincelles qui jaillissent et répandent le feu. »
Des feux d'est en ouest
La ville de Los Angeles reste néanmoins assiégée par les flammes. Ce dimanche, à la mi-journée, quatre foyers principaux étaient toujours actifs. Outre le plus important, l’incendie « Palisades », qui a déjà brulé près de 10 000 hectares de végétations et d'habitations, l'est de la ville est en proie à l'incendie « Eaton », moins important en superficie mais de loin le plus meurtrier : sur les hauteurs de Pasadena, les flammes ont déjà causé la mort de onze personnes. Ces deux incendies ne sont maîtrisés qu'à respectivement 11 et 15%.
Deux autres foyers consument le nord de l'agglomération, mais sont bien mieux contenus par les pompiers, les incendies « Kenneth » et « Hurst ». Celui qui sévissait sur les hauteurs d'Hollywood est, lui, complètement maîtrisé.
À ce stade, plus de 15 000 hectares de terrain sont déjà partis en fumée.
Le retour des masques
La fumée, justement, c'est un autre problème majeur qui se pose aux habitants de la mégalopole. Car celle-ci affecte également les zones résidentielles qui sont jusqu'ici épargnées par les flammes.
Comme à l'époque pas si lointaine de la pandémie de Covid-19, les bouchons de la deuxième ville des États-Unis ont disparu... et les masques sont au contraire réapparus sur le visage des personnes qui s'aventurent à l'extérieur. Les autorités le recommandent : ceux qui travaillent dehors doivent en porter et pas n'importe lesquels. Il faut en effet des masques qui filtrent les micro-particules, car la fumée des incendies de forêt charrie un mélange de vapeur d'eau, de gaz et de petites particules. Sans protection, elles pénètrent dans le nez, la gorge et provoquent des maux de gorge et de tête.
Au-delà de la végétation, ces incendies urbains ont brûlé des matières plastiques, des produits chimiques, des carburants et des matériaux de constructions. Résultat : les fumées aussi répandent des particules toxiques dans l'air. L'état d'urgence sanitaire a été déclaré vendredi dans le comté de Los Angeles.
Source : Rfi