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L'accord de cessez-le-feu à Gaza devrait entrer en application dimanche 19 janvier si tout va bien. Il prévoit la libération progressive des otages israéliens en échange d'une trêve dans le territoire palestinien, du retour des déplacés dans certaines zones et l'acheminement d'aide humanitaire qui arrivait jusqu'à présent au compte-gouttes. La réaction de Tamara Alrifai, porte-parole de l'Unrwa, l’Agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, principale organisation humanitaire présente à Gaza.

RFI : Quelle est votre réaction à l'annonce de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ?

Tamara Alrifai : L'Unrwa accueille avec un soulagement énorme cette annonce de cessez-le-feu qui est censé entrer en vigueur le 19 janvier, au vu des besoins immenses à Gaza. Nous parlons d'une population de deux millions de personnes qui a besoin de tout, qui a été déplacée plusieurs fois. Elle est devenue entièrement dépendante de l'aide humanitaire, arrivée jusqu’ici au compte-gouttes. Cet accord de cessez-le-feu évoque l’entrée de 600 camions par jour à Gaza, dont 50 pour le carburant.

Il faut rappeler que 600 camions, c'est ce qui entrait avant la guerre, avant le 7 octobre 2023, pour une population déjà dans le besoin. Donc, ça reste très peu au vu des besoins énormes en nourriture, en médicaments, en eau potable. Les Gazaouis manquent de tout, surtout lorsqu’on connaît l’ampleur des destructions, des maisons, des villes, des routes.

Quels sont justement les défis auxquelles les organisations humanitaires devront faire face pour l’acheminement de l’aide ?

Effectivement, la plupart des routes à Gaza sont détruites et ceci posait déjà un grand défi concernant l'aide humanitaire qui entrait jusqu'à présent. Il y a aussi des défis sécuritaires, car depuis quelques mois, on a observé que ce qu'on appelle l'ordre public n'existe plus. Il y a des groupes armés qui interceptent les camions d’aide humanitaire. Ceci a commencé à cause du désespoir total de la part de la population à Gaza.

Face aux besoins énormes, très vite ces activités de « gangsters » se sont transformées en activités plus organisées. Et nous espérons qu'avec un niveau relevé d'aide en nourriture, en eau, en carburant, cela contribuera, si ce n'est à mettre fin, au moins à diminuer ces activités criminelles qui, à l'origine, sont nées de ces restrictions concernant l'aide humanitaire à Gaza. 

Qui pourrait remettre de l'ordre ? 

Nous faisons appel aux négociateurs de cette trêve pour mettre la pression sur les parties au conflit à Gaza. Il faut deux niveaux. Le premier, c'est un accès beaucoup plus régulier à l'assistance humanitaire à Gaza qui soulagera naturellement la population et qui devrait ralentir les activités criminelles de la part de ces groupes. Il faut mettre la pression sur le gouvernement israélien, pour s'assurer que les points d'entrée à Gaza soient multiples, il ne faut plus dépendre d'un seul point pour l'entrée de 600 camions par jour. Et deuxièmement, sur les parties au conflit palestiniennes, pour mettre la pression sur ces groupes armés palestiniens. 

Est-ce que l’Unrwa qui est la principale organisation chargée de distribuer l’aide à Gaza va pouvoir continuer son travail, sachant qu’Israël a émis une interdiction sur ses activités ?

Les lois israéliennes qui visent à bloquer l'Unrwa peuvent en effet mettre un terme à nos opérations, ce qui est très risqué pour une opération humanitaire très compliquée. Gaza dépend presque entièrement de l'infrastructure de l'Unrwa. Nos camions, nos entrepôts, notre personnel local qui connaît la population gazaouie et qui a suivi de très près ses déplacements, les abris que nous gérons… En fait, toutes les opérations humanitaires à Gaza dépendent de l’Unrwa.

Donc, nous continuons à travailler avec nos partenaires et à demander aux États membres des Nations unies de mettre la pression sur le gouvernement israélien pour ne pas activer ces lois, censées entrer en vigueur à partir du 29 janvier. Il est essentiel que la plus grande agence humanitaire à Gaza continue à travailler. Et puis surtout, il est essentiel que près de 600 000 enfants gazaouis reprennent l'école et il n'y a que l’Unrwa avec son système scolaire qui peut accueillir ces enfants traumatisés et les aider petit à petit à faire face aux traumatismes qu'ils ont vécus. 

Si cette interdiction entrait en vigueur fin janvier, d'autres agences de l'ONU par exemple pourraient-elles prendre le relais ? 

D'autres agences humanitaires, que ce soit de l'ONU ou des organisations non gouvernementales internationales, peuvent éventuellement prendre la relève pour la distribution de nourriture par exemple. Mais pour activer le système scolaire et le système de santé primaire, y compris assurer la vaccination, il n'y a que l'Unrwa avec son personnel palestinien, qui peut rouvrir ces services de façon normale et accueillir tous les Gazaouis.  

Source : Rfi