Il n’aura pas attendu longtemps pour tenir sa promesse. Tout juste investi comme 47e président des États-Unis, Donald Trump a signé dans la foulée toute une série de décrets, parmi lesquels un décret de grâce pour les manifestants qui avaient participé à l’assaut du capitole, le 6 janvier 2021. Une page sombre de l’histoire américaine dont le nouveau locataire de la Maison Blanche a toujours cherché à minimiser la gravité.
« C'est pour le 6 janvier, pour les otages, environ 1 500 personnes qui seront complètement graciées. » Cette scène s’est déroulée lundi soir, dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Donald Trump signe alors le décret qui gracie plus de 1 500 participants à l’assaut du Capitole. « Nous espérons qu’ils sortent cette nuit » détaille le 47e président des États-Unis qui estiment, que ces condamnés « ont été traités très injustement ». « Les juges ont été absolument impitoyables », selon lui.
Une grâce qui démontre à ceux qui en doutaient la défiance de Donald Trump à l’égard du système judiciaire américain, comme le détaille dans un communiqué Nancy Pelosi, ancienne présidente démocrate de la chambre des représentants, qui n’hésite pas à parler d’insulte du système judiciaire.
Une grâce dont vont bénéficier de nombreux membres de mouvements d’extrême-droite, dont un certain Enrique Tarrio, chef des Proud Boys, qui avait été condamné à 22 ans de réclusion. Pour Nancy Pelosi, Donald Trump est « coupable d’abandon et de trahison des policiers qui ont risqué leur vie pour arrêter une tentative de subversion du transfert du pouvoir ». Une vision des choses que ne partage pas le nouveau locataire de la Maison Blanche qui continue de décrire cette journée du 6 janvier 2021 comme une journée d’amour et de débordement d’affection.
Les premières libérations attendues sous peu
Les proches de certains condamnés étaient en tout cas déjà devant la prison de Washington, lundi soir espérant une libération prochaine, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin. Ils étaient quelques dizaines à attendre et à chanter dans le froid « Liberté pour les émeutiers du 6 janvier ». Depuis près de deux ans et demi, ils se réunissent là tous les soirs pour soutenir et parfois pour parler à ceux qui sont emprisonnés, comme Dominique Box, qui affirme n’avoir commis aucune violence et attend de sortir depuis 18 mois.
« Nous sommes habillés, nos sacs sont faits et nous sommes prêts à partir. Ça ne fait qu’un jour, mais il se passe tellement de choses positives que je sais que quand je vais sortir, que ce soit ce soir ou demain matin, ce sera la cerise sur le gâteau », affirme le détenu.
Parmi ceux qui attendent à la sortie depuis le début, il y a MikkiWitthoeft. Elle est la mère d’AshliBabbitt, tuée ce jour-là par un policier. « Nous avons des gens prêts à les emmener à la maison ou ailleurs, directement où ils veulent aller. Ça peut être chez moi, dans une autre maison, dans un hôtel. Il y a des gens qui ont fourni des fonds, des vêtements, des brosses à dents… Et vous savez, j’ai des sentiments mêlés chaque jour. Mais voir ces gars sortir d’ici, ce n’est pas un sentiment mêlé. C’est juste une victoire pour Ashli ».
Rfi