Dans les derniers jours de sa présidence, Joe Biden avait retiré Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme. En échange, La Havane avait prévu de libérer plus de 500 personnes. Mais dès son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a remis Cuba sur la fameuse liste. Ce mardi, des organisations de défense des droits humains ont fait part de leur inquiétude : si la semaine dernière, entre 120 et 170 personnes ont été libérées, depuis le début de la semaine personne n’est sorti de prison.
Des organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude mardi face à la « possible annulation, pause ou ralentissement » du processus de remise en liberté de prisonniers politiques cubains, après la réinscription de Cuba sur la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme.
Il y a une semaine, le président sortant américain Joe Biden a annoncé le retrait surprise de l'île de la liste noire américaine. Dans la foulée, La Havane a annoncé la remise en liberté graduelle de 553 personnes emprisonnées pour « divers délits », dans le cadre d'un accord avec le Vatican.
Cuba fustige un « acte d'arrogance et de mépris pour la vérité »
Après l'annonce de la révocation de la mesure par Donald Trump, le président cubain Miguel Diaz-Canel a immédiatement fustigé un « acte d'arrogance et de mépris pour la vérité ». Mardi, le gouvernement cubain de nouveau dénoncé un « nouvel acte d'agression » qui « montre, une fois de plus, le véritable objectif, cruel et impitoyable, de ces mesures (...) d'encerclement et d'étouffement » économique. Les autorités ne se sont cependant pas prononcées sur la poursuite ou non du processus de remises en liberté.
« Ce qui est triste, c’est que le gouvernement cubain relie les libérations à une décision du gouvernement nord-américain. Il utilise notre peuple comme des otages lui permettant d’obtenir des avantages en échange de leur liberté. Et c’est comme s’il essayait de rejeter la faute sur la situation actuelle, alors qu’en vérité, Cuba utilise depuis des années ce mécanisme de prisonniers pour négocier, influencer, extorquer, pour se maintenir au pouvoir », affirme Alejandro Gonzales, le directeur exécutif de l’Observatoire Cubain des droits de l’homme joint par Carlos Pizzaro du service espagnol de RFI.
Selon des chiffres officiels, 127 personnes ont recouvré la liberté entre mercredi et jeudi, parmi lesquelles le dissident José Daniel Ferrer. Plusieurs ONG, réunies sur la plateforme Todos, ont décompté 170 remises en liberté en six jours. Outre l'OCDH, Cubalex, basée à Miami, et Justicia 11J, basée au Mexique, ont indiqué ne pas avoir enregistré de remises en liberté mardi.
Source : Rfi