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En Méditerranée orientale, le navire espion Kildin a subi jeudi 23 janvier un incendie majeur. Un revers de plus pour la flotte russe dans la très stratégique mer Méditerranée.

La série noire se poursuit pour la flotte russe. Après la perte du navire cargo Ursa Major qui a fait naufrage le 24 décembre dernier au large de l’Algérie, un bâtiment de recueil de renseignement, le Kildin, a échappé de peu à un destin similaire.

Jeudi 23 janvier, en début d’après-midi, alors que le navire opère dans le canal de Syrie, des flammes et une épaisse fumée noire apparaissent au sommet de sa cheminée. Elles sont visibles de loin et de longues minutes, indiquant un probable « feu machine ».

Feu machine

Les marines occidentales, très présentes dans cette zone particulièrement stratégique, ont pu suivre de près les évènements. À commencer par la Marine nationale qui en permanence déploie un navire dans cette zone. « Si les Marines occidentales ont suivi minute par minute la mésaventure du Kildin, c’est qu’elles étaient prêtes à leur venir en aide comme l’exigent les règles tacites des gens de mer » dit un officier français de haut rang joint par RFI, précisant, « mais les Russes n’ont sollicité aucune aide ».

Les observations et appréciations autonomes de situation, comme disent les marins, permettent de faire le récit de la mésaventure du Kildin. Jeudi 23 janvier 2025, 12h00 GMT ou « zoulou » en terme militaire, le Kildin est repéré dans le canal de Syrie, à une vingtaine de milles nautiques de Tartous. Situation inquiétante : des flammes et une épaisse fumée noire se dégagent de sa cheminée.

Un navire à la dérive

À ce moment, le bâtiment semble ne plus conserver son cap, il dérive et hisse deux boules noires dans sa mature [partie des mâts d'un navire située au-dessus du pont, NDLR], indiquant ainsi à tous qu’il n’a plus la maîtrise de ses mouvements.

L’équipage est rassemblé sur la plage-arrière et se prépare à quitter le navire, tandis que les équipes de sécurité luttent contre l’incendie, auquel s’ajoute probablement une avarie moteur.

Le TM Milla Moon, cargo battant pavillon togolais, en provenance d’Albanie et transitant vers la Turquie (port d’Iskanderun) est contacté par VHF par le Kildin, qui lui intime de ne pas s’approcher à plus de 5 milles nautiques, tandis que d’autres navires russes, pour certains d’entre eux également à la dérive, n’entament aucun mouvement vers le Kildin, maintenant également une distance de plusieurs milles nautiques.

C’est seulement près de 5 heures après le déclenchement de l’incendie, indiquent des sources militaires, que celui-ci est finalement maîtrisé et que les moteurs sont remis en route. « Le pire semble avoir été évité » souligne un officier français, ajoutant que « les capacités du navire espion à poursuivre sa mission ne sont pas connues ».

Le Kildin, navire espion

L’AGI Kildin (Auxiliary General Intelligence: Bâtiment de recueil de renseignement) est un navire conçu pour recueillir du renseignement sur les tactiques et techniques alliées, il est également taillé pour le renseignement d’origine électromagnétique, capable d’intercepter les communications dans un large rayon d’action.

Le Kildin a quitté la mer Baltique au mois de novembre, il est entré en Méditerranée le 16 novembre dernier. « Après avoir cherché à conduire des actions de renseignement dans les approches espagnoles, françaises et italiennes notamment, il s’est intéressé pendant plus d’une semaine à l’exercice turc Mavi Vatan en Méditerranée orientale » indiquent des sources militaires.

Pour les marines occidentales, le rôle de l’AGI Kildin a pris une nouvelle tournure après la chute du régime de Bachar el-Assad et le retrait précipité de la base navale de Tartous. Sa mission serait aujourd’hui d’en savoir plus sur les intentions et actions du nouveau pouvoir syrien.

La flotte russe en manque de soutien

L’avarie du Kildin n’est pas un événement isolé : plusieurs unités russes, y compris récentes, à l’instar de la frégate Amiral Gorshkov, premier grand bâtiment de combat de surface conçu et réalisé par la Russie depuis la Guerre froide, qui le 3 novembre 2024 au sud de Chypre a connu un incendie similaire. Les observations de ces avaries ne permettent cependant pas de distinguer si elles sont dues à un mauvais entretien ou du carburant inadapté. « Ces feux témoignent, quoi qu’il en soit, de l’usure humaine et opérationnelle des FAFR -(Forces armées de la Fédération de Russie), dont la Marine se voit contrainte de continuer à faire naviguer des unités obsolètes. De fait, si les technologies d’espionnage du Kildin sont modernisées, la structure du bateau est, quant à elle, vétuste. Le constat s’impose également pour les LST (Landing Ship Tank ou Navire de débarquement) déployés et les cargos affrétés » notent les marins français.

L’absence de port-base, voire de port-refuge, en Méditerranée pour ravitailler, régénérer, mais également réparer, constitue un handicap majeur pour la Russie. Les déploiements navals de la Marine russe en Méditerranée apparaissent comme laborieux dans un contexte de crise : la fermeture des détroits turcs, mais aussi celui d’un retrait imposé de Syrie et de Tartous, jusque-là clé de voûte de la Marine russe en Méditerranée.

Source : Rfi