La première phase du cessez-le-feu, qui a mis un terme, le 27 novembre, à la guerre de 66 jours entre Israël et le Hezbollah, s’achève mardi 18 février. Ce conflit avait fait plus de 4 000 morts et 16 000 blessés au Liban. À l’expiration de cette phase, l’armée israélienne devrait avoir terminé son retrait du territoire libanais, qui était initialement prévu le 27 janvier, avant d’être prolongé de 22 jours, à la demande d’Israël et avec le soutien des États-Unis. Mais à la veille de la fin du délai supplémentaire accordé à Israël, la situation est confuse et incertaine sur le terrain.
L’armée israélienne ne s’est pas encore totalement retirée du sud du Liban. Elle reste présente dans plusieurs localités, notamment dans les secteurs central et oriental de la frontière. Cette présence empêche le déploiement de l’armée libanaise jusqu’à la ligne bleue, tracée en l’an 2000 après la fin de l’occupation du sud, qui avait duré 22 ans.
L’armée libanaise essaye de son côté de remplir la mission qui lui est impartie. Elle a démantelé des dizaines d’infrastructures militaires du Hezbollah au sud du fleuve Litani, a pris possession d’autres sites - comme des bases et des tunnels souterrains - et saisi d’importantes quantités d’armes et de munitions. Le retard dans l’application de toutes les clauses de l’accord de cessez-le-feu est indiscutable et il est peu probable qu’il puisse être rattrapé dans les quelques petites heures qui nous séparent de l’expiration du délai.
L'armée israélienne toujours sur le sol libanais
À la veille de la fin de la première étape du cessez-le-feu, l’armée israélienne a poursuivi ses activités et ses opérations et les habitants ne sont toujours pas revenus. L’aviation de l'État hébreu a mené dimanche 16 février en soirée une série de raids dans la plaine orientale de la Bekaa, non loin de la frontière syrienne. Ces frappes sont intervenues moins 24 heures après une attaque au drone samedi 15 février qui a fait au moins deux morts et plusieurs blessés dans le sud du Liban.
Toujours dans le sud, l’armée israélienne a ouvert le feu dimanche 16 février sur des habitants qui tentaient de rentrer dans la localité frontalière de Houla, dans le secteur oriental. Une femme a été tuée, plusieurs personnes blessées et deux secouristes capturés par les soldats israéliens. Par ailleurs, l'armée israélienne a dit avoir tué lundi un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas, Mohammad Chahine, dans une frappe à Saïda, dans le sud du Liban. Elle l'accusait de planifier des attaques contre Israël à partir du territoire libanais.
Dans le même temps, les troupes israéliennes ont procédé à des opérations de dynamitage d’infrastructures militaires du Hezbollah et de maisons. Des sources libanaises estiment à un millier le nombre de maisons détruites ou incendiées par les Israéliens depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Le Hezbollah veut qu'Israël se « retire complètement du territoire libanais »
Face à ce retard et avec toutes ces tensions, les Israéliens vont maintenir cinq positions à l’intérieur du territoire libanais. Les États-Unis, qui dirigent le comité de surveillance du cessez-le-feu, ne semblent pas s’opposer aux plans israéliens.
Ce scénario est porteur de perspectives inquiétantes, surtout que le secrétaire général du Hezbollah Naïm Kassem a déclaré dimanche soir qu'« Israël doit se retirer complètement du territoire libanais » et qu’ « il n'y a aucune excuse qui pourrait lui permettre de rester ». Le chef du Hezbollah a ajouté que « l'État libanais ne doit pas accepter que l'armée israélienne reste, que ce soit en cinq points stratégiques ou ailleurs ».
Source : Rfi